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Sujet: c'est arrivé en juin Jeu 1 Juin 2023 - 6:37
Rappel du premier message :
1er juin 1885 : Hommage au poète disparu
Victor Hugo (portrait de Bonnat)
Le 1er juin 1885, la dépouille de Victor Hugo est conduite au Panthéon.
Le poète est décédé dix jours plus tôt, à 83 ans, en l'avenue qui porte son nom.
Il écrit dans son testament : « Je donne cinquante mille francs[-or] aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l'oraison de toutes les Églises. Je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en Dieu ».
Victor Hugo n'a sans doute jamais été baptisé mais est venu à la foi au mitan de sa vie. Il n'en refuse pas moins la présence des Églises à ses funérailles.
Le cercueil de Victor Hugo sous l'Arc de triomphe
Le 31 mai, son cercueil est exposé sous l'Arc de Triomphe drapé de noir. Le lendemain, plus d'un million de personnes suivent le corbillard des pauvres dans lequel il a demandé à être conduit. Le Panthéon, oeuvre de l'architecte Soufflot, anciennement église Sainte-Geneviève, est réouvert à cette occasion et devient le mausolée des gloires nationales. C'est la première fois dans l'histoire de l'humanité qu'un poète reçoit de pareils hommages.
Victor Hugo, il est vrai, a non seulement cumulé tous les talents (littérature, poésie, théâtre, dessin) mais aussi témoigné sa vie durant d'une sincère et profonde empathie pour les pauvres et les humbles, tout en affichant des convictions politiques en harmonie avec son temps.
Il a été successivement royaliste légitimiste, monarchiste constitutionnaliste et libéral, républicain et anticlérical, ce qui lui a valu cette oraison funèbre du journal La Croix, représentatif de la frange la plus conservatrice des catholiques : « Il était fou depuis trente ans !... »
André Larané
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mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Ven 9 Juin 2023 - 16:15
Il y a eu tellement d'horreurs des deux côtés en 1944 !
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Sam 10 Juin 2023 - 7:05
10 juin 1794 - La Grande Terreur
Par le décret du 22 prairial An II (10 juin 1794), l'assemblée de la Convention réduit les procès révolutionnaires à une simple formalité.
Elle supprime toute défense aux personnes déférées devant le Tribunal révolutionnaire et ne laisse aux jurés de ce tribunal que le choix entre l'acquittement et la mort !
Dès lors, Antoine Fouquier-Tinville, l'accusateur public de ce tribunal d'exception créé le 10 mars 1793, va pouvoir donner toute sa mesure.
Fouquier-Tinville (10 juin 1746-7 mai 1795)
Fuite en avant
L'assemblée parisienne a mis « la Terreur à l'ordre du jour » le 5 septembre 1793 mais la répression, les arrestations arbitraires et la peur de la guillotine ne suffisent pas à faire reculer les menaces qui pèsent sur la Révolution et la République. Celles-ci sont tout à la fois menacées par l'opposition royaliste, les catholiques restés fidèles à leur foi et les gouvernements étrangers qui craignent les velléités expansionnistes des armées françaises.
Saint-Just menace dès le 10 octobre 1793 : « Il n'y a point de prospérité à espérer tant que le dernier ennemi de la liberté respirera. Vous avez à punir non seulement les traîtres, mais les indifférents mêmes : vous avez à punir quiconque est passif dans la République et ne fait rien pour elle... »
Devant la Convention, le 5 février 1794, Maximilien de Robespierre, qui préside le Comité de Salut Public, autrement dit le gouvernement du pays, tente de préciser les objectifs politiques de la Terreur : « Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur : la vertu sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur sans laquelle la vertu est impuissante. La Terreur n'est pas autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible [...] elle est une conséquence du principe général de la démocratie, appliqué aux pressants besoins de la patrie ! »
Il convainc les députés de voter le décret du 22 prairial. C'est le début de la Grande Terreur à Paris comme dans les départements, avec la suppression de toute garantie judiciaire pour les accusés. Au total, la chasse aux suspects par la Convention montagnarde et le Comité de Salut Public vont faire environ 40 000 victimes dans l'ensemble du pays, du 5 septembre 1793 à la chute de Robespierre, le 27 juillet 1794. 17 000 victimes sont guillotinées et les autres tuées de diverses façons.
En province, les représentants en mission répriment les menées anti-révolutionnaires avec plus ou moins de zèle.
À l'opposé de la vertu revendiquée par Robespierre, nombreux sont ceux qui étalent leurs vices et affichent des comportements dissipés. Dans le même temps, ils outrepassent les intentions de Robespierre et pratiquent des massacres inconsidérés, à grande échelle et non sans sadisme. Ainsi Carrier à Nantes, avec les noyades collectives dans la Loire ; Fouché et Collot d'Herbois à Lyon avec les mitraillades dans la plaine des Brotteaux.
Malgré ces excès, la France se reprend à espérer. À l'intérieur, les révoltes sont étouffées, Vendée mise à part. Lyon et Toulon se soumettent et, aux frontières, les armées reprennent vigueur... La victoire de Fleurus écarte le danger d'invasion.
les noyades collectives dans la Loire à Nantes par le Conventionnel Carrier,
gravure de Duplessis-Berteaux
Le sursaut
À l'été 1794, la sécurité de la France semble enfin assurée. Beaucoup de députés de la Convention aspirent désormais à profiter tranquillement de leur pouvoir ainsi que de leurs richesses (souvent mal acquises). Ils ont le sentiment que les principaux buts de la Révolution ont été atteints et se réjouissent des perspectives de conquête ouvertes par la victoire des armes. L'abolition des privilèges de naissance est irréversible, les « frontières naturelles » sont à portée de main et la séparation de l'Église et de l'État est entrée dans les faits.
Les députés s'impatientent devant le régime de Terreur sur lequel s'appuie Robespierre et qui constitue une menace perpétuelle au-dessus de leurs têtes. Ils reprochent par ailleurs à l'Incorruptible d'avoir instauré la Fête de l'Être suprême et de préparer ainsi le retour de la religion. Ils s'inquiètent aussi de ses tractations secrètes avec l'Angleterre, en prélude à un accord de paix qu'ils jugent prématuré. Notons aussi que les représentants en mission qui se sont rendus coupables de violences excessives craignent d'avoir à rendre des comptes.
Fin juillet 1794, après sept semaines de folie meurtrière, tous ces gens-là se coalisent pour mettre fin à la Grande Terreur et éliminer Robespierre en lui faisant porter la responsabilité de tous les excès antérieurs.
Fabienne Manière
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Sam 10 Juin 2023 - 9:52
La France a vécu de bien mauvaises périodes et s'en est toujours sortie.
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Dim 11 Juin 2023 - 7:06
Oui mariehelene, mais à quel prix !
11 juin 1842 : François Guizot et Alexis Legrand bâtissent le réseau ferré français
Le 11 juin 1842, François Guizot, ministre du roi Louis-Philippe, promulgue une loi décisive sur les chemins de fer. Elle va dessiner le futur réseau ferré français et relancer l'investissement en remédiant à l'insuffisance de capitaux. Par cette loi, l'État promet en effet des monopoles avec des concessions à long terme aux compagnies privées qui voudront se lancer dans l'aventure.
Conçue en concertation avec l'ingénieur des Ponts et Chaussées Alexis Legrand, la loi projette aussi sept réseaux en étoile au départ de Paris, vers la Manche, l'Atlantique, les Pyrénées, la Méditerranée et le Rhin, ainsi que deux réseaux transversaux de la Méditerranée au Rhin et de l'Atlantique à la Méditerranée. Chaque réseau est déconnecté des autres car il ne s'agit pas que les compagnies privées puissent fusionner et se constituer en monopole !
Ce réseau centralisé, dit « étoile de Legrand », va déterminer l'aménagement du territoire national pour le siècle à venir. Il va être repris par les législateurs britanniques, avec un réseau en étoile autour de Londres, les Américains et les Allemands lui préférant un réseau multipolaire avec des hubs.
La mise en oeuvre de la loi Guizot va être retardée par les crises économiques et politiques et ne démarrera vraiment que sous le Second Empire, sous l'impulsion de Napoléon III qui a retenu de son exil antérieur les réussites anglaises...
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Lun 12 Juin 2023 - 6:48
Naissances
Pierre Corneille - 12 juin 1606 à Rouen - 1er octobre 1684 à Paris
Grand maître de la langue française, Pierre Corneille est le champion du théâtre classique, celui du Grand Siècle(le XVIIe), lequel se définit par la célèbre règle des trois unités (durée, action, lieu).
On le connaît surtout à travers ses tragédies comme Le Cid, Cinna ou la Clémence d'Auguste, Polyeucte,... Leurs tirades ont fait suer tous les collégiens de France («O rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! »).
Mais c'était aussi un excellent auteur de comédies (L'Illusion comique, Le Menteur,...) comme son cadet Molière. La première de celles-ci, intitulée Mélite ou les fausses lettres (1629), lui a été inspirée par ses propres aventures amoureuses.
Dernière édition par mimi1260 le Lun 12 Juin 2023 - 6:52, édité 1 fois
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Lun 12 Juin 2023 - 6:51
Anne Frank - 12 juin 1929 à Francfort-sur-le-Main (Allemagne) - 10 février 1945 à Bergen-Belsen (Allemagne)
Anne Frank représente à elle seule la jeunesse qui a souffert et péri dans les camps d'extermination nazis. Au-delà des chiffres terrifiants des victimes du nazisme, elle confère une humanité certaine à ceux que le Troisième Reich a tenté de déshumaniser...
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Lun 12 Juin 2023 - 6:54
Henri Rol-Tanguy - 12 juin 1908 à Morlaix - 8 septembre 2002 à Paris
Henri Tanguy , ouvrier métallurgiste chez Renault et militant communiste, a combattu dans la guerre d'Espagne aux côtés des Républicains. Il a pris le nom de Rol en hommage à un camarade mort à ses côtés, Théo Rol.
De retour en France, il s'engage dans la Résistance après que les Allemands ont envahi l'Union soviétique. Engagé dans les Francs-Tireurs et Partisans (FTP), d'obédience communiste, il est promu colonel en 1944 et prend la direction régionale des groupes de FTP de la région parisienne. C'est à ce titre qu'il participe à la Libération de Paris à la tête des FTP-FFI (Francs-tireurs et partisans des Forces Françaises de l'Intérieur).
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Mer 14 Juin 2023 - 5:06
14 juin 1658 : Victoire de Turenne aux Dunes
Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, Anonyme, vers 1650, Paris, musée Carnavalet
Le 14 juin 1658, l'armée française commandée par le maréchal de Turenne remporte sur les Espagnols et l'armée du prince de Condé la victoire des Dunes, près de Dunkerque. Cette victoire met un terme à 24 ans de guerre entre les deux puissances et conduit au traité des Pyrénées. Le vicomte de Turenne, homme intègre et protestant convaincu, était par sa mère le petit-fils de Guillaume le Taciturne, héros de l'indépendance hollandaise.
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Mer 14 Juin 2023 - 5:10
Décès
Jean-Baptiste Kléber - 9 mars 1753 à Strasbourg - 14 juin 1800 à Le Caire (Égypte)
Fils d'un ouvrier terrassier de Strasbourg, Jean-Baptiste Kléber devient général sous la Révolution après s'être signalé à Mayence. Il se distingue à Cholet face aux Vendéens et remporte la victoire de Savenay le 23 décembre 1793. Il se distingue encore à Fleurus.
Mais il est assassiné en Orient par un étudiant syrien après que Bonaparte lui eut confié l'expédition d'Égypte. Le même jour, Bonaparte remportait la bataille de Marengo (14 juin 1800).
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Mer 14 Juin 2023 - 5:14
DECES
Louis Desaix - 17 août 1768 à Riom - 14 juin 1800 à Marengo (Italie)
Né au château de Saint-Hilaire d'Ayat, près de Riom (Auvergne), sous le nom de Louis des Aix de Veygoux, dans une famille de petite noblesse, le futur général de la Révolution s'engage dès l'âge de 15 ans avec le grade de sous-lieutenant au régiment de Bretagne-Infanterie.
Il dédaigne de suivre ses frères dans l'exil quand éclate la Révolution et reçoit son baptême du feu sous le nom de Desaix. Il devient général de brigade le 20 août 1792 mais, suspect car d'origine noble, il échappe de peu à la guillotine sous la Terreur.
Enthousiasmé par les exploits de Bonaparte en Italie, il le rejoint en juillet 1797. L'entente est parfaite entre les deux hommes. Desaix participe bien sûr à l'expédition d'Égypte. Son comportement avec les habitants lui vaut le surnom de «Sultan juste». Il reste cependant en Égypte après que Bonaparte s'en est enfui. Il quitte à son tour les rives du Nil le 3 mars 1800, juste à temps pour rejoindre une nouvelle fois Bonaparte, devenu entretemps Premier Consul, en Italie.
Le 13 juin 1800, son corps d'armée se poste sur la Bormida pour surveiller les Autrichiens en direction de Novi. Le lendemain, entendant le fracas d'une bataille, il «marche au canon» et arrive tout juste à temps pour sauver Bonaparte d'une défaite inéluctable à Marengo. Las, il est tué d'une balle en plein coeur en lançant ses troupes dans la mêlée. Son corps ne sera reconnu que plus tard par son aide de camp. Le Premier Consul pleurera avec sincérité son ami non sans trouver avantage à une mort qui lui réserve le seul mérite de la victoire.
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Mer 14 Juin 2023 - 18:23
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Jeu 15 Juin 2023 - 6:27
15 juin 1752 : Franklin invente le paratonnerre(1706-1790)
Dans la nuit du 15 juin 1752, à Philadelphie (Pennsylvanie), Benjamin Franklin (46 ans) met à profit un violent orage pour lancer un cerf-volant de son invention et capter l'électricité atmosphérique. Au péril de sa vie et avec une rare inconscience, le savant démontre ainsi la similitude entre l'électricité et la foudre. Bien plus tard, l'inventeur du paratonnerre prendra parti pour l'indépendance des États-Unis...
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Jeu 15 Juin 2023 - 6:36
DECES
Raymond Devos - 9 novembre 1922 à Mouscron (Belgique) - 15 juin 2006 à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines)
Virtuose de la langue, Raymond Devos est né le 9 novembre 1922 à Mouscron, en Belgique. Jouant de son incroyable volubilité, il est resté célèbre pour ses jeux de mots, ses mimes, ses paradoxes cocasses, son art du non-sens et de la dérision....
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Ven 16 Juin 2023 - 7:12
16 juin 1946 - De Gaulle et le discours de Bayeux
Le 16 juin 1946, le général Charles de Gaulle (55 ans), figure charismatique de la France Libre pendant la Seconde Guerre mondiale, quitte sa retraite de Colombey-les-deux-Églises (Haute-Marne) et rentre brutalement dans l'arène politique.
À Bayeux, en Normandie, devant une foule nombreuse de sympathisants, il formule une critique en règle des institutions de la IVe République.
Le vieux résistant, qui ne supporte pas l'inaction, exprime sa vision d'une stricte séparation du pouvoir législatif (Parlement) et du pouvoir exécutif (chef de l'État et gouvernement) : « Du Parlement, composé de deux chambres et exerçant le pouvoir législatif, il va de soi que le pouvoir exécutif ne saurait procéder, sous peine d'aboutir à cette confusion des pouvoirs dans laquelle le gouvernement ne serait bientôt plus rien qu'un assemblage de délégations (...). Mais il ne peut y avoir là qu'une disposition du moment. En vérité, l'unité, la cohésion, la discipline intérieure du gouvernement de la France doivent être des choses sacrées, sous peine de voir rapidement la direction même du pays impuissante et disqualifiée. Or, comment cette unité, cette cohésion, cette discipline seraient-elles maintenues à la longue si le pouvoir exécutif émanait de l'autre pouvoir auquel il doit faire équilibre et si chacun des membres du gouvernement, lequel est collectivement responsable devant la représentation nationale tout entière, n'était, à son poste, que le mandataire d'un parti ? C'est donc du chef de l'État, placé au-dessus des partis, élu par un collège qui englobe le Parlement, mais beaucoup plus large et composé de manière à faire de lui le président de l'Union française en même temps que celui de la République, que doit procéder le pouvoir exécutif. ».
Mais sa critique laisse la classe politique indifférente et son espoir d'être rappelé par le peuple reste vain...
La traversée du désert
L'année d'après, le général fonde son propre parti, le Rassemblement du Peuple Français (RPF). De nature protestataire, celui-ci joint les voix de ses élus à celles des communistes pour entraver un peu plus l'action du gouvernement. Il s'oppose à l'abandon de l'Indochine et des autres colonies ainsi qu'au projet de Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA) ; il fait capoter le projet de Communauté Européenne de Défense (CED)...
En 1953, délaissé par ses propres députés et prenant acte de l'inanité de son action, le Général se met en retrait du RPF et se retire dans sa résidence de Colombey-les-deux-Églises.
Vieilli et quelque peu aigri, il se met à l'écriture de ses Mémoires de guerre et daube avec ses visiteurs et ses rares fidèles (Jacques Chaban-Delmas, Jacques Soustelle, Michel Debré, Olivier Guichard, Georges Pompidou, André Malraux....), sur les aléas de la IVe République. Il a aussi la douleur d'enterrer sa fille Anne (20 ans), handicapée mentale. C'est la «traversée du désert».
Une opportunité quelque peu inattendue s'ouvre en 1958. La IVe République, confrontée à un soulèvement indépendantiste en Algérie, réprime brutalement celui-ci et, désormais en position de force, se dispose à négocier avec ses meneurs, les chefs du FLN. C'est plus que n'en peut supporter la frange extrémiste des colons d'Algérie. Habilement manipulés par les hommes du général de Gaulle, ils se laissent convaincre de faire appel à celui-ci pour sauver l'«Algérie française».
À la suite du vrai-faux coup d'État du 13 mai 1958, le général Raoul Salan, commandant en chef des armées en Algérie, prononce publiquement le nom de De Gaulle. Celui-ci, à 68 ans, n'était déjà plus, pour la plupart des Français, qu'une figure du passé. Son retour est spectaculaire. Il répond immédiatement à l'appel venu d'Alger en se disant «prêt à assumer les pouvoirs de la République».
Par crainte d'une subversion militaire, la classe politique lui fait presque aussitôt allégeance et le président René Coty demande le 29 juin au «plus illustre des Français» de former le gouvernement. Aussitôt après, le général de Gaulle obtient les pouvoirs spéciaux en Algérie, les pleins pouvoirs en métropole et le droit de procéder à une révision constitutionnelle. Il peut enfin mettre en place des institutions selon ses voeux. Ce sera la Ve République...
André Larané.
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Sam 17 Juin 2023 - 5:43
17 juin - 9 juillet 1789 - Les états généraux deviennent Assemblée nationale puis Constituante
Le 17 juin 1789, à Versailles, les députés du tiers état, renforcés par quelques curés représentant le clergé, se proclament «Assemblée nationale» sur une proposition de l'abbé Sieyès.
L'autorité du roi bafouée
Quelques semaines plus tôt, le roi Louis XVI a réuni les états généraux en vue de trouver une solution à la faillite qui menace le gouvernement. Héritée d'une tradition médiévale, l'assemblée des états généraux comporte des représentants des trois ordres : clergé, noblesse et tiers état.
Le tiers état représente les Français qui n'ont droit à aucun privilège particulier. Ses députés sont issus de la bourgeoisie. La majorité est composée d'avocats. Considérant, selon le mot de Sieyès, qu'ils représentent les «quatre-vingt-seizièmes de la Nation», ces députés bafouent la division en trois ordres en se proclamant assemblée nationale.
Ils s'arrogent le droit d'autoriser la perception des impôts et envisagent de fixer par écrit les futures règles de gouvernement et les attributions de chacun (roi, ministres, députés...) dans une Constitution, à l'imitation des conventionnels américains (1789)... et des indépendantistes corses (1735)
Le roi Louis XVI prend fort mal la chose et, sur les conseils de son entourage, fait fermer la salle des Menus Plaisirs où les députés ont pris l'habitude de se réunir.
Qu'à cela ne tienne. Le 20 juin, les députés se retrouvent dans une autre salle de Versailles, au Jeu de Paume, où ils font le serment «de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l'exigeraient, jusqu'à ce que la constitution du royaume fût établie et affermie par des fondements solides». La Révolution française commence...
Le serment du Jeu de Paume par David ( musée Carnavalet)
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Dim 18 Juin 2023 - 8:55
18 juin 1429 - Jeanne d'Arc victorieuse à Patay
Nous sommes dans la deuxième phase de la « guerre de Cent Ans ». Les Anglais et leurs alliés bourguignons tiennent non sans difficulté le nord de la France.
Six semaines après avoir délivré Orléans, les troupes du roi Charles VII, accompagnées par Jeanne d'Arc, chassent les Anglais de Beaugency et de Meung, sur la Loire. Le 18 juin 1429, elles se heurtent à une armée anglaise venue de Paris. Le choc a lieu à Patay, au nord-ouest d'Orléans. Les Français remportent une victoire totale. C'est leur premier succès dans une bataille rangée depuis leur défaite écrasante d'Azincourt, quinze ans plus tôt.
Contrairement à la représentation ci-dessous, Jeanne d'Arc n'assiste que de loin à l'affrontement...
La Pucelle, Franck Craig (1874-1918), 1907, Musée d'Orsay, Paris
Enfin une victoire !
Le roi Charles VII, revigoré par l'arrivée de Jeanne d'Arc et la délivrance d'Orléans, a repris l'offensive. Ses troupes sont commandées par son gendre le duc Jean d'Alençon. Elles sont rejointes par les troupes de Dunois, le défenseur d'Orléans. Elles bénéficient aussi de l'appui des Écossais de l'Auld Alliance (la « Vieille Alliance »), commandés par Patrick Ogilvy.
Ainsi renforcée, l'armée royale descend la vallée de la Loire afin d'en chasser les Anglais. Elle rencontre une première fois ceux-ci devant la petite ville de Jargeau, le 12 juin. Jeanne d'Arc, brandissant son étendard, monte à l'assaut des remparts. Blessée d'une pierre à la tête, elle se relève et continue sur sa lancée. Bientôt, les Anglais refluent en désordre cependant que leur chef, le duc de Suffolk, est capturé. Il sera remplacé à la tête de l'armée par John Talbot.
Les troupes de Charles VII poursuivent l'ennemi. Elles le chassent de Meung-sur-Loire puis se dirigent vers Beaugency. Devant la ville, Jeanne d'Arc et le duc d'Alençon voient venir à eux l'ancien connétable Arthur de Richemont, par ailleurs duc de Bretagne. En dépit de la disgrâce royale, il se montre disposé à combattre à leurs côtés. Le duc d'Alençon s'en montre marri et déclare que, dans ce cas, lui-même s'en ira ! Mais Jeanne le convainc de n'en rien faire et lui fait valoir la nécessité de s'entraider.
Ainsi que le rapporte avec gourmandise l'historienne Régine Pernoud, elle accueille Richemont avec ces mots :
— Ah ! beau connétable, vous n'êtes pas venu de par moi, mais puisque vous êtes là, soyez le bienvenu. Et Richemond de répondre : — Jeanne, je ne sais si vous êtes de Dieu ou du diable ; si vous êtes de Dieu, je ne vous crains pas, car Dieu sait mon bon vouloir, et si vous êtes du diable, je vous crains encore moins.
Là-dessus, l'armée coalisée remonte vers le nord en vue d'arrêter une armée anglaise venue de Paris pour secourir la garnison de Beaugency. Le choc a lieu près du village de Patay, à 25 kilomètres au nord-ouest d'Orléans, sans doute le 18 juin 1429. Les reconnaissances françaises ont pu repérer les positions ennemies et l'attaque est lancée sans laisser aux archers anglais le temps de se protéger derrière les épieux taillés qu’ils disposent habituellement autour d’eux.
Commandée par les capitaines La Hire, de Loré et de Xaintrailles, l’avant-garde française forte de 1500 hommes peut ainsi attaquer les francs-archers anglais, en dépit de l'efficacité redoutable de leur longbow, un arc puissant de près de 2 mètres. La cavalerie n'a plus qu'à charger les archers, lesquels s'enfuient tant bien que mal.
Bousculés, les Anglais sont écrasés à plate couture. Ils comptent 2 à 3000 morts et 400 prisonniers, parmi lesquels John Talbot, qui a pris la tête des armées anglaises. Il est capturé par Xaintrailles, un capitaine gascon, qui va généreusement le libérer sans rançon. Un autre chef de l'armée, Sir John Fastolf, s'enfuit et sera pour cette raison radié de l'Ordre de la Jarretière.
Les Français n'ont quant à eux à déplorer qu'une poignée de morts.
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Dim 18 Juin 2023 - 9:03
18 juin 1940 - L'Appel
Le 18 juin 1940, à Londres, dans les studios de la BBC, le général Charles de Gaulle lance un Appel à ses compatriotes.
Cet Appel est rediffusé le lendemain et publié dans la presse encore libre du sud de la France, notamment «La Dépêche de Toulouse».
Immense détresse
De Gaulle à la radio de Londres
Il survient dans un moment d'immense détresse nationale. Suite à une offensive des armées allemandes, les troupes franco-anglaises se débandent ou gagnent l'Angleterre. Huit millions de civils fuient sur les routes de l'exode
Charles de Gaulle (49 ans), sous-secrétaire d'État à la Défense, a tenté de convaincre son gouvernement de résister jusqu'au bout.
De retour d'une visite à Londres auprès du Premier ministre Winston Churchill, il a appris le 16 juin que le maréchal Philippe Pétain (84 ans), partisan de l'armistice, était le nouveau chef du gouvernement.
Le 17 juin, il a repris l'avion pour Londres cependant que Pétain annonçait à la radio sa décision de cesser le combat.
De Gaulle entre en résistance
De Gaulle place ses espoirs dans la mondialisation du conflit, plus lucide en cela que la plupart de ses contemporains, qui croient à une victoire inéluctable de l'Allemagne.
A Churchill, il fait part de son intention de lancer un appel à la résistance mais il n'a accès que le lendemain aux studios de la BBC.
C'est que le cabinet britannique reste hésitant. Il veut éviter une rupture avec le gouvernement de Pétain, dans la crainte que la flotte française ne soit livrée à l'ennemi.
L'Appel arrive trop tard pour enrayer la ferveur des Français envers celui qui ne sera bientôt plus appelé que «Le Maréchal».
Mais jour après jour, à la radio de Londres, de Gaulle va bâtir sa légitimité contre les «traîtres de Vichy». Par son verbe, il lavera la honte de la défaite.
André Larané
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Lun 19 Juin 2023 - 0:51
19 juin 1907 - La révolte viticole vire au drame
Le 19 juin 1907, la crise de la viticulture languedocienne débouche sur un affrontement tragique entre les forces de l'ordre et les manifestants. C'est la révolte d'une France rurale qui s'accroche désespérément à ses traditions et à son horizon villageois.
Les viticulteurs en colère, à Béziers, le 12 mai 1907
Traditions mises à mal
Au milieu du XIXe siècle, les quatre départements français qui bordent le golfe du Lion se sont spécialisés dans la viticulture. Gard, Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales ont su transformer leurs plaines arides en superbes vignobles.
Mais de 1900 à 1906, la production de vin du Languedoc grimpe de 16 à 21 millions d'hectolitres. La surproduction se solde par une mévente et une chute brutale des prix. Ceux-ci sont divisés par deux ou par trois en quelques années. C'est la ruine pour de nombreux Languedociens : petits viticulteurs qui n'arrivent pas à rembourser leurs dettes mais aussi négociants dont le sort est suspendu à celui de la viticulture.
Marcelin Albert à Argeliers
Les Languedociens réclament pour le moins l'abrogation de la loi de 1903 sur la « chaptalisation » et une surtaxe sur le sucre pour décourager les importations. Mais le Président du Conseil, l'inflexible Georges Clemenceau, ne veut rien entendre.
Marcelin Albert, cafetier et vigneron d'Argeliers, dans l'Aude, prend la tête de la révolte. Le 12 mai 1907, il avertit le gouvernement que si rien n'est fait avant le 10 juin, il décrétera la grève de l'impôt et appellera les municipalités à démissionner.
La veille de la date fatidique, Montpellier accueille pas moins de 600.000 manifestants. Du jamais vu !
Clemenceau en appelle au sentiment républicain des maires et, dans le même temps, envoie dans le Midi 27 régiments.
Du drame à la farce
Le drame survient à Narbonne, le 19 juin, où les soldats tirent sur la foule, faisant deux morts dont un adolescent. Le lendemain, nouveau drame face à une foule qui hurle sa haine : cinq morts.
À Agde, petite ville à l'embouchure de l'Hérault, 600 soldats du 17e régiment d'infanterie prennent connaissance de la tuerie de Narbonne. Ils se mutinent et gagnent Béziers où ils sont accueillis par une population en liesse.
Le dimanche 23 juin 1907, Marcelin Albert se présente de son propre chef au ministère de l'Intérieur, place Beauvau, et demande à rencontrer le Président du Conseil.
Georges Clemenceau le reçoit dans son bureau en tête à tête. Il lui fait la morale avant de lui remettre un billet de 100 francs pour le train du retour. Le rebelle accepte mais promet de le rembourser.
Marcelin Albert face à Georges Clemenceau (gravure d'époque)
Le Président du Conseil convoque aussitôt la presse et raconte à sa manière l'entrevue, prétendant que le cafetier a éclaté en sanglots et laissant entendre qu'il n'aurait pas toute sa tête.
Finalement, le gouvernement établit une surtaxe sur le sucre et réglemente sévèrement le négoce du vin, donnant ainsi raison aux manifestants.
Le Languedoc conserve le souvenir aigu de cette révolte anachronique et ne manque pas d'invoquer les mânes de Marcelin Albert chaque fois que la concurrence ou les règlements menacent son vin.
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Mer 21 Juin 2023 - 7:35
21 juin 1627 : Richelieu punit les duellistes
Le 21 juin 1627, François de Montmorency-Boutteville et François de Rosmadec des Chapelles sont décapités en place de Grève, à Paris. Le crime de ces jeunes nobles est de s'être battu en duel malgré un édit du 2 juin 1626, pris par le cardinal de Richelieu, principal ministre du roi Louis XIII. Cet édit interdit les duels et punit de mort les récidivistes.
Avec un courage politique certain, le cardinal veut ainsi mettre un terme à l'hécatombe que les duels provoquent dans la noblesse. Aux courtisans qui réclament la grâce des condamnés, il répond : « Leur perte m'est aussi sensible qu'à vous, mais ma conscience me défend de leur pardonner »…
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Mer 21 Juin 2023 - 7:36
21 juin 1943 : Arrestation de Jean Moulin
Le 21 juin 1943, la Gestapo investit la villa du docteur Dugoujon, à Caluire, une petite ville proche de Lyon, où se tient une réunion importante du Conseil National de la Résistance. Sans doute le chef de la Gestapo de Lyon, Klaus Barbie, a-t-il été informé par l'un des participants, le dénommé René Hardy.
Celui-ci seul arrive à s'enfuir. Parmi les résistants arrêtés, les Allemands ne tardent pas à identifier Jean Moulin, chef de la résistance intérieure. Ils le transfèrent à Paris puis à Berlin où il n'arrivera jamais. Le 8 juillet 1943, il meurt des suites des tortures et des mauvais traitements en gare de Metz.
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Mer 21 Juin 2023 - 7:40
21 juin 1982 - La première Fête de la Musique
Entre artistes renommés et amateurs plus ou moins éclairés, la Fête de la Musique célèbre tous les styles de musique dans plus de 120 pays à travers les cinq continents. Elle se tient traditionnellement tous les ans le 21 juin, au moment du solstice d'été, jour le plus long de l’année dans l’hémisphère nord.
La première édition a été lancée le 21 juin 1982 par Jack Lang, ministre de la Culture dans le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy, sous la présidence de François Mitterrand.
Faites de la musique !
La première édition est lancée en 1982. Des milliers d’initiatives fleurissent dans tout le pays. Les musiciens s’installent dans les rues, les squares, les jardins, les gares, les places et n’importe quel endroit urbain qui peut les accueillir. Cette grande fête incarne une utopie sociale. Elle est gratuite, ouverte à toutes les musiques « sans hiérarchie de genres et de pratiques » et à tous les Français, sans distinction de classe.
Affiche de la quatrième édition de la Fête de la musique en 1985 par Tomi Ungerer.
Le soir de la première Fête de la Musique, le philosophe Edgar Morin dit ressentir une « émotion planétaire et cosmique ». Festives et colorées, à l’image de la soirée dont elles font la promotion, les affiches sont illustrées chaque année par des dessinateurs de renom, de Tomi Ungerer à Sempé en passant par Wolinski et Claire Brétécher.
La date coïncide avec le solstice d’été, entre le 20 et le 22 juin, qui a donné lieu dès l'Antiquité à des festivités destinées à célébrer la fin des moissons. À quelques jours près, la Fête de la Musique aurait même concurrencé la fête de la Saint-Jean, en l'honneur de saint Jean Baptiste. Établie le 24 juin en remplacement d'une fête païenne, elle est devenue très populaire dans la chrétienté occidentale et est même devenue fête nationale au Québec.
Aujourd’hui, la Fête de la Musique atteint plus de 120 pays et environ 500 villes. Elle est arrivée en 2005 à New York, en 2010 à Shangaï et en 2011 à Rio de Janeiro. Quant au Québec, toujours fidèle à la Saint-Jean et à ses feux de joie, il demeure réfractaire à l'initiative de Jack Lang.
Même si certains aspects sont sujets à controverses : l’alcoolémie chez les jeunes, les dégradations dans les villes, les nuisances sonores, l’amateurisme musical (cacophonie, kermesse) etc., la Fête de la Musique reste le rendez-vous des petits et grands qui aiment se rassembler pour un moment de partage en musique dans une atmosphère bon enfant.
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Jeu 22 Juin 2023 - 6:24
22 juin 1815 : Seconde abdication de Napoléon Ier
Seconde abdication de Napoléon Ier (22 juin 1815)
Au soir de Waterloo, Napoléon Ier prend à cheval la route de Paris. Épuisé, il arrive le 21 juin au palais de l’Élysée, où l’attend sa deuxième défaite. Sous la pression des deux Chambres, il abdique dès le lendemain en faveur de son fils le roi de Rome, âgé de 5 ans.
Il propose alors de redevenir simple général pour protéger la France de l’invasion, mais le gouvernement provisoire s’y refuse et son représentant Joseph Fouché lui suggère de quitter Paris pour Rochefort, un port de l'Atlantique, en l'entretenant dans l'espoir d'une fuite aux États-Unis. L'ancien ministre de la Police de l'Empereur veut surtout qu'il libère la place au plus vite...
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Jeu 22 Juin 2023 - 6:31
22 juin 1940 - Armistice entre le IIIe Reich et la France
Le 22 juin 1940 est conclu l'armistice (dico) entre le IIIe Reich allemand et les représentants du gouvernement français de Philippe Pétain.
Se méprenant sur Hitler, le maréchal Pétain croit pouvoir traiter avec celui-ci comme, soixante-dix ans plus tôt, Adolphe Thiers négocia avec Bismarck. Dans l'honneur et le respect mutuel. La réalité sera on ne peut plus différente.
https://vimeo.com/134077851
Armistice entre le IIIe Reich et la France (informations cinématographiques, 1944), source : INA
Déshonneur
Désireux de laver l'humiliation de 1918, Hitler exige de signer l'armistice à Rethondes, en forêt de Compiègne, dans le wagon historique où fut signé l'Armistice du 11 novembre 1918.
La délégation française est conduite par le général Charles Huntziger. Le maréchal Keitel lui présente un texte en 24 articles qui exclut toute revendication sur les colonies et sur la flotte de guerre, pour éviter que colons et marins français n'y trouvent motif de se rallier aux Britanniques, encore invaincus. Hitler et sa suite quittent le wagon après la lecture de ce préambule, laissant les négociateurs entre eux.
Le général Huntziger ne voit dans les conditions d'armistice « rien qui soit, directement contraire à l'honneur en particulier pour le point envisagé ».
Il ne s'oppose pas à l'article 19 qui exige que la France remette à l'Allemagne « sur sa demande tous les ressortissants allemands désignés par le gouvernement du Reich ». Il s'agit rien moins que de trahir la parole donnée aux réfugiés politiques et aux juifs allemands. Mais Keitel ne veut pas entendre parler de sa suppression et les Français s'inclinent.
Les Français acceptent également une clause stipulant que leurs nationaux qui combattraient avec un autre pays contre l'Allemagne seraient traités en « francs-tireurs », autrement dit fusillés sur le champ. Croyant en une conclusion rapide de la guerre, ils acceptent que les prisonniers ne soient pas rendus à la liberté avant la signature d'un traité de paix en bonne et due forme.
Résultat : sur 1,8 millions de prisonniers de guerre, 1,6 million sont envoyés dans le grand Reich. Au fil du temps, 250.000 seront rapatriés pour des motifs divers et 70.000 s'évaderont. Les autres, soit plus d'un million, croupiront pendant quatre ans en Allemagne, généralement employés dans des fermes ou des usines, parfois internés dans des camps de redressement comme le sinistre Rawa-Ruska.
La convention d'armistice prévoit l'instauration d'une « zone libre » au sud du pays. C'est une astuce des Allemands pour dissuader les dirigeants français d'instaurer un gouvernement en exil et les garder à sa portée.
Hitler à Rethondes lors de la signature de l'armistice
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Ven 23 Juin 2023 - 7:38
23 juin 1894 - Coubertin et la renaissance des Jeux Olympiques
Le 23 juin 1894, à la Sorbonne, au coeur de Paris, les délégués de neuf pays fondent le Comité International Olympique (CIO). Ces pays sont la Belgique, la France, le Royaume-Uni, la Grèce, l'Italie, la Russie, l'Espagne, la Suède et les États-Unis. De ce jour date la naissance des Jeux Olympiques de l'ère moderne.
Les premiers Jeux Olympiques, qui réunissaient tous les quatre ans les Grecs autour de grandes compétitions pacifiques, avaient disparu quatorze siècles plus tôt après plus de mille ans d'existence. Mais leur souvenir était resté très vif au sein de la jeunesse occidentale, pétrie de culture classique.
Et c'est à un jeune homme de bonne famille, le baron Pierre de Coubertin, qu'est revenue l'idée de les ressusciter en leur donnant une dimension planétaire.
Ouverture des premiers Jeux Olympiques modernes à Athènes le 15 avril 1896.
Un homme, une idée
Né à Paris, rue Oudinot, le 1er janvier 1863, dans une famille bourgeoise, catholique et monarchiste, Pierre de Coubertin est prédestiné au métier des armes mais lui préfère la pédagogie. Proche du christianisme social illustré par Frédéric Le Play, il se forme à l'institut libre des sciences politiques. Sportif comme de bien entendu, il pratique la boxe, l'équitation, l'aviron et l'escrime.
Le baron Pierre de Coubertin (1863-1937)
Il découvre en Angleterre la place du sport dans les études et la formation des élites et en est émerveillé. Il en tire un projet de rénovation du système français d'enseignement : La Réforme sociale. L'idée que le sport contribue à l'épanouissement de la personnalité et à la formation du caractère ne va pas alors de soi. Beaucoup de médecins et d'enseignants s'y opposent au nom de la santé et de la discipline.
Dans une première conférence à la Sorbonne, Pierre de Coubertin avance dès le 25 novembre 1892 l'idée d'« internationaliser le sport ». Il n'a alors que 29 ans ! Il porte son projet à bout de bras, jusqu'à la création officielle du CIO. Celui-ci se donne pour mission de recréer les jeux antiques en évitant les excès du professionnalisme qui avaient gâté ces jeux sur leur fin.
Le comité se donne symboliquement un premier président grec en la personne de Demetriou Vikelas et décide d'organiser les premiers jeux à Athènes. Dès 1896, Pierre de Coubertin prendra la présidence et la conservera jusqu'en 1925, avant de devenir le président d'honneur du CIO (note).
Il obtient que les Jeux se déroulent d'une fois à l'autre dans une ville différente. Après Athènes doit venir Paris. Le baron espère que ces Jeux-là seront stimulés par la présence concomitante de l'Exposition universelle mais ses espoirs seront trompés...
Les premiers jeux se déroulent deux ans plus tard à Athènes, du 6 au 15 avril 1896. Ils réunissent en tout et pour tout 241 athlètes représentant 14 nations et 43 épreuves dans 9 disciplines. Les délégations les plus nombreuses viennent de Grèce, France, Allemagne et Grande-Bretagne. Autant dire qu'ils ne recueillent guère d'écho dans le Landernau européen malgré la présence de 50 000 personnes à la cérémonie d'ouverture.
Détournement d'idée
Pierre de Coubertin écrit dès 1892 : « La première caractéristique essentielle de l'Olympisme, c'est d'être une religion. En ciselant son corps par l'exercice comme le fait le sculpteur d'une statue, l'athlète moderne exalte sa patrie, sa race, son drapeau ». En 1908, il reprend à son compte la célèbre formule d'un évêque : « L'important n'est pas de gagner mais de participer » (note)... Il conçoit lui-même pour les Jeux de 1920 à Anvers le drapeau officiel de l'olympisme avec cinq anneaux entrelacés représentant les continents et dont les couleurs correspondent à toutes les couleurs qui figurent sur les drapeaux nationaux. Aux Jeux suivants, en 1924 à Paris, est introduite la devise latine : « Citius, altius, fortius » (« Plus vite, plus haut, plus fort »).
Le jeune baron impose peu à peu sa conception du sport comme moyen d'épanouissement individuel et instrument de cohésion sociale. Il y réussit au-delà de toute espérance ! Le sport et les Jeux Olympiques eux-mêmes vont en effet être récupérés par des gouvernants avides de préparer la jeunesse à ses devoirs civiques et militaires. C'est ainsi qu'aux Jeux de Berlin, en 1936, sous la présidence du Führer, l'hygiénisme olympique flirte dangereusement avec le culte du surhomme tel que le pratiquent les nazis.
Les Jeux Olympiques connaîtront encore de nombreuses avanies liées au contexte politique du moment (Mexico, Munich, Moscou....) mais ils surmonteront à chaque fois les épreuves, forts de l'espérance que placent en eux tous les hommes de bonne volonté.
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Sam 24 Juin 2023 - 8:32
24 juin 1340 : La flotte française détruite à l'Écluse
Le 24 juin 1340, la flotte française est détruite par les marins anglais dans le port flamand de l'Écluse (aujourd'hui Sluis, en aval de Bruges). Bien que disposant de plus de vaisseaux que les Anglais du roi Édouard III et de galères génoises en renfort, Hugues Quieret et Nicolas Behuchet, amiraux du roi Philippe VI de Valois, choisissent la défensive et attachent leurs bateaux entre eux dans le port pour faire barrage à l'ennemi, selon la coutume du temps.
Les Anglais se lancent audacieusement à l'attaque et, de leurs navires, les archers déversent une pluie de flèches, dont certaines enflammées, sur les navires ennemis. Quelques-uns de ceux-ci arrivent à s'échapper mais les Français perdent au total 170 navires et 20.000 hommes. Capturés, les deux amiraux sont, l'un pendu, l'autre décapité. Ce désastre, qui laisse la France sans défense face aux débarquements anglais, est le premier qu'aura à connaître la France dans la Guerre de Cent Ans*.
Dernière édition par mimi1260 le Sam 24 Juin 2023 - 8:40, édité 1 fois
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Sujet: Re: c'est arrivé en juin Sam 24 Juin 2023 - 8:39
*la guerre de Cent Ans
Le 7 octobre 1337, à l'abbaye de Westminster, le roi d'Angleterre Édouard III lance publiquement un défi à son cousin le roi de France. Il conteste la légitimité de Philippe VI de Valois et revendique la couronne de France pour lui-même. C'est le début de la guerre de Cent Ans.
Montée des revendications
Edouard III (13 novembre 1312 ; 21 juin 1377) en costume de grand-maître de l'Ordre de la Jarretière (1430, William Bruges, Garter Book, British Library)
L'accession au trône de Philippe VI de Valois, après la mort sans postérité du dernier fils de Philippe le Bel, n'avait pas été sans susciter de contestation.
À peine élu, le nouveau roi de France avait tenté de consolider son autorité en écrasant au Mont Cassel, près de Lille, le 23 août 1328, les Flamands insurgés contre leur comte, Louis de Nevers.
Là-dessus, il avait rappelé au roi d'Angleterre Édouard III qu'il devait lui rendre hommage pour ses possessions de Guyenne et de Gascogne. Selon les règles féodales, ces provinces relevaient en effet de la monarchie française, qui était censée les avoir confiées aux Plantagenêts en qualité de fiefs.
Les choses se gâtent dès lors très vite. Le comte de Flandre prend le parti du roi de France dans la querelle qui s'amorce. Or les bourgeois flamands tirent leur prospérité de la laine anglaise qu'ils importent en abondance et dont ils font des draps qu'ils vendent dans toute l'Europe.
Édouard III punit la Flandre en imposant l'embargo sur les exportations de laine anglaise le 12 août 1336. Mis en difficulté, les drapiers flamands se soulèvent contre leur comte sous la direction de l'un des leurs, Jacob van Artevelde, un marchand de Gand charismatique et éloquent. Ce dernier suggère au roi d'Angleterre de revendiquer pour lui-même la couronne de France...
Philippe VI de Valois, loin de calmer le jeu, prononce le 24 mai 1337 la confiscation de Bordeaux et du duché de Guyenne. C'est la guerre (... de Cent Ans) !
Un intrigant français à Londres
Le roi d'Angleterre est aussi encouragé à la guerre par Robert III d'Artois.
Son père Philippe est mort en 1298 des suites de ses blessures à la bataille de Furnes contre les Flamands, un an plus tôt. Ensuite est mort son grand-père Robert II d'Artois à la « bataille des éperons d'or », en 1302. Du coup, le jeune Robert a été privé de la succession au profit de sa tante Mahaut.
Beau-frère du roi Philippe VI de Valois dont il a épousé la demi-sœur, le colérique féodal intrigue sans trêve pour recouvrer ses droits et n'hésite pas à produire de faux documents. Son épouse Jeanne de Valois et ses fils sont incarcérés à Château-Gaillard. Lui-même doit s'enfuir et va chercher une revanche à Londres.
Personnage haut en couleur, il est au cœur de la saga historique de Maurice Druon : Les rois maudits.
C'est ainsi qu'à Westminster, Édouard III défie publiquement Philippe VI qu'il appelle « Philippe de Valois, qui se dit roi de France ». Quelques mois plus tard, en janvier 1338, chez ses alliés flamands de Gand, il prend publiquement le titre de « roi de France ».
Le conflit va rebondir avec une guerre de succession ouverte en Bretagne par la mort du duc Jean III.
De désastre en désastre
Le roi d'Angleterre a d'abord l'avantage sur son cousin et rival, Philippe VI. La flotte française est détruite dans le port flamand de l'Écluse, en aval de Bruges, le 24 juin 1340. Quelques années plus tard survient à Crécy le premier affrontement terrestre.