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Sujet: ça s'est passé en novembre Mer 2 Nov 2022 - 15:32
Naissance de l'impôt permanent
L'impôt permanent apparaît en France le 2 novembre 1439 sous la forme d'une ordonnance promulguée à Orléans par Charles VII et destinée à financer une armée royale permanente.
Au Moyen Âge, le roi se contentait du revenu de ses domaines héréditaires pour subsister et entretenir sa cour. Comme les seigneurs, il pouvait aussi prélever des péages ou des taxes sur l'usage de « banalités » (fours, moulins...). Mais selon une tradition qui remonte à l'Antiquité romaine, il était inconcevable qu'il impose une taxe de quelque type que ce soit sur les revenus des propriétaires...
Charles VII président un lit de justice à Vendôme(détail de la BNF)
Financer la guerre
Lorsque le roi devait partir à la guerre et ne pouvait se suffire des armées de ses vassaux, il recrutait des mercenaires. Pour les payer, il convoquait alors les états généraux et leur demandait le droit de lever une aide pour la « taille des lances » (autrement dit l'achat et l'entretien des armes de guerre).
Les états généraux, une assemblée temporaire apparue sous le règne de Philippe IV le Bel, 150 ans plus tôt, représentaient l'ensemble des sujets, avec des délégués des trois ordres de la société médiévale : le clergé, la noblesse et le tiers état (le reste de la population ; ses délégués appartenaient à la bourgeoisie des villes).
Après les victoires de Jeanne d'Arc, le roi Charles VII se dispose à bouter les Anglais hors du royaume. Il conclut à Arras en 1435 un traité avec le duc de Bourgogne, traditionnel allié des Anglais. Mais le traité met sur la touche des troupes de mercenaires que le roi et le duc employaient à la guerre et qu'ils ne veulent ni ne peuvent plus payer.
Le roi a besoin d'argent pour mettre à la raison ces bandes de pillards, les sinistres Écorcheurs, et pour chasser enfin les Anglais. Il fait une nouvelle fois appel aux états généraux. Mais les délégués se lassent de se réunir tous les ans pour renouveler l'autorisation de lever l'impôt.
À Orléans, le 2 novembre 1439, ils accordent à Charles VII la permission de renouveler la « taille » d'année en année. Le roi ne se fait pas prier et publie donc une ordonnance pour prélever annuellement la taille dans le pays.
Par la même occasion, il se réserve le droit de nommer tous les capitaines, le nombre de leurs soldats et leur lieu d'affectation. Cette mesure qui vise les bandes d'Écorcheurs ne deviendra applicable qu'après la création d'une armée régulière, avec les ressources fiscales tirées de la taille.
En attendant, l'ordonnance d'Orléans a pour conséquence imprévue de liguer contre le souverain plusieurs grands féodaux du royaume ainsi que son propre fils et héritier, le futur Louis XI ! Cette « Praguerie » se conclut par le traité de Cusset du 24 juillet 1440.
NB: Cette "naissance" a eu un succès fou . Les gouvernants successifs s'en sont donné à coeur joie !
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Sam 5 Nov 2022 - 16:04
La « Conspiration des Poudres »
Le 5 novembre 1605 est découverte à Londres la « Conspiration des Poudres » (en anglais : « Gunpowder Plot »).
D'anciens officiers catholiques envisageaient de faire sauter le Parlement de Westminster le jour de la séance inaugurale en présence du roi Jacques Ier Stuart et de ses ministres. Mais l'un des conjurés, Guy Fawkes, est arrêté au dernier moment.
Souvenir pétaradant En souvenir de la conspiration, les enfants anglais ont gardé l'habitude de faire éclater des pétards en ce 5 novembre !...
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Sam 5 Nov 2022 - 17:55
merci mimi
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Sam 5 Nov 2022 - 17:58
Avec plaisir nuagebleu . Bonne soirée .
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Dim 6 Nov 2022 - 11:08
Les volontaires français triomphent à Jemmapes
Le 6 novembre 1792, les volontaires de l'armée française battent les soldats autrichiens à Jemmapes (aujourd'hui Jemappes), près de Mons, en Belgique. Il est vrai qu'ils bénéficient d'une écrasante supériorité numérique.
Venant six semaines après Valmy, cette médiocre victoire porte à son summum la popularité de la Révolution française.
Le spectre de l'invasion s'éloigne
Le général Charles François du Perrier, dit Dumouriez, portrait de Rouillad (musée de Versailles)
Forte d'un premier succès à Valmy, la toute jeune République française décide de pousser son avantage contre les Prussiens et les Autrichiens qui la menacent d'invasion.
C'est en Belgique, possession des Habsbourg depuis Charles Quint, qu'ils portent leur effort. L'armée autrichienne du duc de Saxe-Teschen, qui y prend ses quartiers d'hiver, est prise au dépourvu par l'offensive de Charles François Dumouriez, le vainqueur de Valmy.
Les Français sont portés par la ferveur révolutionnaire. Mais ils bénéficient surtout de l'avantage du nombre. Ils sont 55 000, soit deux fois plus nombreux que les Autrichiens.
La journée débute par une canonnade sans guère de résultat. Dumouriez lance ensuite plusieurs charges d'infanterie auxquelles participe le duc de Chartres (il sera bien plus tard roi de France sous le nom de Louis-Philippe 1er !).
La Bataille de Jemappes Horace Vernet, 1821, Londres, National Gallery.
Les deux camps combattent bravement mais en désordre. A la mi-journée, après qu'ont été tués 2 000 hommes français et autant d'Autrichiens, le duc de Saxe-Teschen se retire sans que Dumouriez se soucie de le poursuivre. Dans les jours qui suivent, les Autrichiens évacuent la Belgique sans demander leur reste.
La Révolution plus que jamais populaire
Bien qu'incomplète, car elle n'a pas entamé les forces ennemies, la victoire de Jemmapes éloigne la crainte de l'invasion et magnifie la République française aux yeux de tous les Européens. La Révolution atteint des sommets de popularité jusqu'en Angleterre. Personne ne tient plus à la combattre.
Les principaux belligérants, le roi de Prusse et l'archiduc d'Autriche, sont eux-mêmes davantage intéressés par les affaires polonaises que par la guerre contre la France. Ils s'apprêtent avec le tsar de Russie à un deuxième partage de la malheureuse Pologne après que celle-ci ait en vain tenté de réformer ses institutions à l'image de la France.
L'appétit de conquêtes se réveille
Hélas, les révolutionnaires n'ont pas la sagesse de s'en tenir là. En permettant aux Français d'occuper la Belgique et la rive gauche du Rhin, la victoire de Jemmapes excite leur appétit de conquête.
Dépassés par leur succès, les députés girondins de la Convention proposent d'étendre la guerre et d'annexer les régions occupées. Leur attitude témoigne d'une rupture avec la bonne volonté initiale manifestée par les révolutionnaires (ainsi, le 22 mai 1790, un décret de la Constituante proclamait : « La nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans le but de faire des conquêtes »).
Le 19 novembre, l'assemblée révolutionnaire vote un décret qui énonce : « La Convention nationale déclare au nom de la nation française qu'elle accordera fraternité et secours à tous les peuples qui voudront reconquérir leur liberté ». Le 15 décembre, elle proclame avec emphase : « Guerre aux châteaux, paix aux chaumières ».
Le dogme des frontières naturelles
Député de Paris à la Convention, Georges Danton ébauche le dogme des « frontières naturelles » (on dit aussi « grandes limites ») pour justifier les conquêtes de la République française après la victoire de Jemmapes. Il déclare à la tribune de l'assemblée, le 31 janvier 1793 : « Les limites de la France sont marquées par la nature. Nous les atteindrons dans leurs quatre points : l'Océan, au Rhin, aux Alpes, aux Pyrénées ». Lazare Carnot récidive le 14 février 1793 : « Les limites anciennes et naturelles de la France sont le Rhin, les Alpes et les Pyrénées » (note).
Cette politique va provoquer la formation contre la France d'une première coalition européenne et se solder, 23 ans plus tard, par la défaite de Waterloo et l'affaiblissement irrémédiable du pays.
Plus tard, à l'époque de la guerre franco-prussienne (1870), des historiens attribueront à Richelieu la paternité des « frontières naturelles », alléguant qu'il en aurait parlé dans son Testament politique : « mettre la France partout où fut l'ancienne Gaule ». Mais l'authenticité de ce document est aujourd'hui remise en question. D'autre part, les biographes du ministre-cardinal de Louis XIII, tels François Bluche et Françoise Hilsheimer, réfutent catégoriquement l'idée selon laquelle il aurait ambitionné d'étendre la France jusqu'au Rhin.
Notons qu'il n'y a rien d'évident à ce qu'un fleuve ou même une montagne serve de frontière. Le Danube, le Mississipi, le Gange, le Hoang Ho et même le Rhin rapprochent les hommes bien plus qu'ils ne les séparent.
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Mer 9 Nov 2022 - 13:30
Le Mur de la honte s'écroule
Pour les Allemands, le 9 novembre rappelle tout à la fois l'avènement de la République (1918), le pitoyable «putsch de la Brasserie» (1923), la sinistre «Nuit de Cristal» (1938) et l'heureuse chute du Mur (1989).
Les peuples contre les dictatures
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, devant les caméras du monde entier, de jeunes Allemands de l'Est et de l'Ouest brisent le Mur de la honte qui divise Berlin depuis le 13 août 1961, prenant de court les dirigeants des deux bords.
Réceptifs à la politique de glasnost (transparence en russe) initiée trois ans plus tôt par le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, les dirigeants hongrois ont été les premiers à soulever la chape de plomb communiste. Le 2 mai 1989, ils annoncent leur intention d'entrouvrir leur frontière avec l'Autriche.
Des centaines d'Allemands de l'Est se précipitent alors en Hongrie dans l'espoir de bientôt passer à l'Ouest. En septembre, ils sont plusieurs milliers à s'enfuir de la sorte.
En République Démocratique Allemande (RDA), à Leipzig puis dans les autres villes du pays, les opposants au communisme quittent le secret des temples luthériens et manifestent au grand jour. Le pouvoir vacille. Erich Honecker laisse la place à Egon Krenz, mais un million de manifestants à Berlin-Est entraînent la démission collective du gouvernement communiste le 7 novembre.
Deux jours plus tard, le gouvernement de RDA autorise les Allemands de l'Est à voyager à l'étranger «sans aucune condition particulière». Le soir même, les douaniers de Berlin, débordés par l'afflux de personnes à la frontière, les laissent simplement passer. Les dizaines de milliers de Berlinois massés près du Mur ouvrent un à un les postes frontière sous le nez des redoutables garde-frontières est-allemands qui, cette fois, gardent l'arme au pied.
La chute du Mur (3,60 mètres de haut, 160 kilomètres de long et 300 miradors) met fin à cinquante ans de séparation et d'antagonismes entre les deux parties de l'Allemagne, la République Fédérale d'Allemagne (RFA) et la République Démocratique Allemande (RDA). Dans l'enthousiasme général, personne ne s'inquiète encore des lendemains difficiles de la réunification.
De la réunification à la monnaie unique
Sans perdre de temps, le chancelier fédéral Helmut Kohl impose une unification monétaire puis politique des deux parties de l'Allemagne. L'unité est officielle le 3 octobre 1990, un jour qui devient la fête nationale allemande.
Le président français François Mitterrand, prenant acte du caractère inéluctable de la réunification, va négocier en contrepartie le sacrifice du deutsche Mark sur l'autel de l'union monétaire européenne. Ce projet débouchera sur la signature du traité de Maastricht le 7 février 1992.
1989, année charnière
1989 apparaît a posteriori comme l'année clé de la fin du XXe siècle. La chute du Mur liquide les séquelles de la Seconde Guerre mondiale et annonce la mort prochaine de l'URSS et du communisme.
Cependant que s'écroulent les régimes communistes d'Europe les uns après les autres, au Kosovo, un certain Milosevic fait un discours retentissant devant une foule de Serbes en délire... De nouvelles guerres se préparent cette année-là, qui vont opposer des ethnies et des religions les unes aux autres.
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Mer 9 Nov 2022 - 13:45
Mort du général de Gaulle
Le 9 novembre 1970, à 19h15, Charles de Gaulle meurt paisiblement dans sa maison de La Boisserie, à Colombey-les-deux-Églises (Haute-Marne). Il est pris d'un malaise en faisant une réussite aux cartes.
Dignité
L'ancien président de la République était né près de 80 ans plus tôt, le 22 novembre 1890, à Lille. Il s'était retiré avec panache de la vie politique le 28 avril 1969, à la suite d'un référendum perdu.
Renonçant à son traitement en qualité de membre du Conseil constitutionnel, il avait alors pris le temps de découvrir l'Irlande, la terre de ses arrière-grands-parents. Il avait aussi rencontré l'Irlandais Eamon de Valera et l'Espagnol Francisco Franco, survivants de la Seconde Guerre mondiale.
Conformément à sa volonté, il est inhumé le 12 novembre dans le cimetière de Colombey, auprès de sa chère fille Anne (1928-1948). Son cercueil est porté par des jeunes villageois au milieu d'une foule immense et recueillie mais en l'absence de tout officiel.
La tombe du général De Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises(Haute Marne)
À Notre-Dame-de-Paris a lieu au même moment une grande cérémonie de recueillement où se pressent des chefs d'État et de gouvernement venus du monde entier en plus grand nombre que jamais.
Deux ans après la mort du général de Gaulle, le 18 juin 1972, une Croix de Lorraine monumentale a été érigée au-dessus du village de Colombey. À son pied, un passionnant Mémorial accueille les touristes et pèlerins depuis 2008.
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Sam 12 Nov 2022 - 9:57
Le Putsch de la Brasserie
Le 9 novembre 1923, Adolf Hitler, un agitateur obscur d'origine autrichienne brave la police de Munich à la tête de 3000 militants et en compagnie du prestigieux général Ludendorff, héros de la Grande Guerre.
L'«année inhumaine»
1923 (que les Allemands surnomment l'«année inhumaine») a mal commencé.
Le 11 janvier, les troupes franco-belges occupent le bassin de la Ruhr, principale source de richesse du pays, pour obliger les Allemands à verser les réparations de guerre auxquelles le traité de Versaillesles a condamnés.
L'instabilité politique et la «résistance passive»à l'occupation étrangère entraînent des licenciements et des grèves dans tout le pays ainsi qu'une vertigineuse flambée des prix.
En octobre 1923, il faut compter plusieurs dizaines de milliards de marks (la monnaie de référence allemande) pour s'offrir... un dollar américain ou une baguette de pain ! Ce contexte encourage l'agitation révolutionnaire. À Berlin, le président de la République Ebert et le chancelier Streseman imposent l'état d'urgence le 26 septembre 1923, cependant que le financier Schacht donne un coup d'arrêt à l'inflation en créant une nouvelle monnaie, le Rentenmark. La Bavière refuse la dictature momentanée des Prussiens de Berlin. Elle proclame le même jour son propre état d'urgence et se donne un triumvirat aux pouvoirs dictatoriaux avec le commissaire d'État Gustav von Kahr, le général Otto von Lossow, commandant la Reischwehr(l'armée), et le colonel Hans von Seisser, chef de la police.
La menace du séparatisme bavarois plane sur le pays. C'est le moment que choisit Hitler pour tenter de se saisir du pouvoir à Munich.
Duel dans la Brasserie
Le 8 novembre, dans une grande brasserie de la capitale bavaroise, le Bürgerbraükeller, 3 000 bourgeois écoutent les trois principaux dirigeants du Land.
La brasserie est brutalement investie par les militants du parti nazi. Leur chef ou Führer, Hitler, monte sur l'estrade. Revolver au poing, il entraîne les dirigeants bavarois dans une arrière-salle et leur intime l'ordre de lui céder le pouvoir ! Mais les fieffés politiciens réussissent à s'esquiver après avoir fait mine de céder.
Rassemblement nazi lors du putsch de la Brasserie, Munich, 8-9 novembre 1923
Déconfit, l'agitateur tente à l'aube de reprendre l'initiative en s'emparant du ministère de la Guerre du Land de Bavière. Au bout de l'étroite Residenzstrasse, une centaine de policiers barrent la route à sa troupe.
Dès les premiers coups de feu, les agitateurs se débandent piteusement, leur chef le premier. Seul, le général Ludendorff fait face à la mitraille. On relève seize morts.
Le «putsch de la Brasserie» débouche sur un fiasco complet. Le chef de la bande est arrêté deux jours plus tard. Au terme d'un procès orageux au cours duquel il va faire étalage de son talent de propagandiste, Hitler est condamné le 1er avril 1924 à cinq ans de prison. Il ne va en effectuer que neuf mois.
Il quitte la forteresse de Landsberg le 20 décembre 1924 avec un épais manuscrit qu'il a eu le loisir de dicter en prison à son fidèle Rudolf Hess. Il y annonce son projet politique pour l'Allemagne. Le titre ? Mein Kampf (Mon combat).
NB:les dirigeants Européens ont laissé faire...Méfiance ça peut recommencer !
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Dim 13 Nov 2022 - 11:21
Premier vol en hélicoptère
Le 13 novembre 1907, à Coquainvilliers, près de Lisieux, Paul Cornu réussit à s'élever pour la première fois à bord d'un hélicoptère. Ce jour-là, il atteint l'altitude de... 1 mètre 50 en envol vertical libre ! Deux semaines plus tôt, dans son usine de Douai, le jeune Louis Breguet avait réussi un exploit similaire à ce détail près que son appareil avait dû être maintenu en équilibre par quatre opérateurs au sol...
Paul Cornu à bord de son hélicoptère, à Coquainvilliers
Une invention qui vient de loin
Le mot hélicoptère a été forgé en 1861 par le vicomte Ponton d'Amécourt à partir du grec helix (spirale) et pteron (aile). Mais quatre siècles plus tôt, Léonard de Vinci en avait déjà pressenti le concept à en juger par certains de ses croquis.
Louis Breguet, un jeune industriel de 27 ans, conçoit la première aile tournante. Le 29 septembre 1907, il fait un premier essai dans la cour de son usine, à Douai. L'appareil, baptisé Gyroplane N°1, est doté de quatre voilures tournantes de 8,10 mètres de diamètre et d'un moteur de 50 CV. Il atteint l'altitude de 1,5 mètre mais quatre techniciens ont soin de le maintenir en équilibre, ce qui altère la portée de l'exploit.
Trois semaines plus tard, Paul Cornu, simple mécanicien à la tête d'une petite entreprise normande, relève le défi. Son engin a une envergure de plus de 6 mètres. Il comporte à chaque extrémité un rotor ou hélice avec de grandes pales horizontales recouvertes de soie et de 6 mètres de diamètre. Ces rotors sont entraînés par un moteur de 24 CV.
Après plusieurs essais, l'engin s'élève à 1,50 mètre au-dessus du sol en vol vertical libre avec son pilote, sans personne au sol pour le maintenir en équilibre... L'exploit marque la véritable naissance de l'hélicoptère.
L'année suivante, Louis Breguet récidive avec le Gyroplane N°2, qui a l'avantage de pouvoir se diriger grâce à une voilure fixe planante et deux rotors inclinés sur l'avant. Il s'élève à plus de quatre mètres et parcourt une distance d'une centaine de mètres.
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Lun 14 Nov 2022 - 15:11
Dans le monde un 14 novembre
Journée mondiale du diabète le 14 novembre de chaque année.
Journée mondiale de la broncho-pneumopathie chronique obstructive.
Journée de la femme colombienne en Colombie tous les quatorze novembre.
Jour des Enfants en Inde.
Bonne fête aux Balsamie, Devrig, Sidoine et leurs dérivés.
A Sainte-Philomène, Misère dans les garennes.
14 novembre 1913
Le roman Du côté de chez Swann de Marcel Proust parait, il est le premier
volume du roman en trois parties A la recherche du temps perdu.
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14 novembre 1940
Les allemands bombardent Coventry lors de l’opération Mondscheinsonate
(sonate au clair de lune). Le nom de l’opération est trouvé en raison de la
pleine lune de cette nuit là. 450 tonnes de bombes furent larguées sur la
ville, faisant 568 décès et 723 blessés.
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14 novembre 1975
Signature des accords de Madrid, établissant les conditions du retrait espagnol
du Sahara occidental, et la répartition du territoire entre le Maroc et la Mauritanie.
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14 novembre 1990
Traité entre l’Allemagne et la Pologne afin de garantir le respect de la frontière
germano-polonaise, formée par la ligne Oder-Neisse longue de 472 kilomètres.
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14 novembre 2015
Déraillement d’une rame d’essai TGV en Alsace lors d’essaie à haute vitesse sur
un tronçon non encore exploité. Causée par une vitesse excessive, l’accident fait
11 victimes et 21 blessés graves.
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14 novembre 2015
Suite aux attentats du 13 novembre, François Hollande, Président de la République,
décrète en conseil des ministres l’Etat d’urgence sur tout le territoire français.
En plus de cette annonce, les contrôles aux frontières nationales sont rétablis.
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14 novembre 2016
Un peu partout dans le monde, on peut admirer la Super Lune, période où la lune
est très proche de la terre. Celle-ci fut la plus proche depuis 1948, et elle ne sera
plus proche qu’en 2034.
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14 novembre 2017
Annonce par les autorités suisses de l’arrêt d’émission des radios FM à la fin de l’année
2024 au profit du DAB+
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Invité Invité
Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Lun 14 Nov 2022 - 15:11
Dans le monde un 15 novembre
Journée mondiale des écrivains en prison chaque 15 novembre.
Journée mondiale de la philosophie.
Fête du Roi en Belgique le quinze novembre de chaque année.
Fête de la Communauté germanophone en Belgique.
Jour de la proclamation de la République au Brésil.
Fête des enfants au Japon.
Journée américaine du recyclage aux Etats-Unis d’Amérique.
Jour de l’indépendance en Palestine.
Bonne fête aux Albert, Victoire, Arthur, Léopold, Malo, Sidoine et leurs variantes et dérivés.
Bonne fête également aux Eugène.
Saint-Léopold voit la première neige du mois.
A la Saint-Аlbеrt, rеstе bien couvert.
A la Saint-Léopold, couvre tes épaules.
15 novembre 1533
Les espagnols, menés par Francisco Pizarro, prennent Cuzco, la capitale de l’empire inca, dans l’actuel Pérou.
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15 novembre 1889
Une faction de l’armée brésilienne dirigée par Deodoro da Fonseca réalise un coup d’Etat pacifique, et met fin au règne de l’empereur Pierre II. La république est proclamée au Brésil.
15 novembre 1908
L’Etat indépendant du Congo devient une colonie belge, et sera nommée Congo belge, jusqu’au 30 juin 1960.
Photo wacondah
15 novembre 1919
Création du magasine Modes et travaux par l’éditeur Edouard Boucherit, dont la mère possédait une mercerie.
Photo carbonated
15 novembre 1940
450 000 juifs environ sont emmurés dans le ghetto de Varsovie.
15 novembre 1976
L’élection générale au Québec voit l’arrivée au pouvoir du parti québécois pour la première fois depuis sa fondation. René Lévesque succède au poste de premier ministre à Robert Bourassa.
15 novembre 2017
Salvator Mundi, oeuvre de Leonard de Vinci, devient officiellement l’oeuvre la plus chère au monde. Cette peinture sur bois de noyer a en effet été vendue pour 450,3 millions de dollars.
15 novembre 2017
Les résultats de la consultation postale australienne à propos du mariage entre personnes de même sexe tombent : 62% des électeurs sont pour. Le vote du parlement entérinera les résultats de cette consultation dès le 7 décembre suivant, en légalisant ce type de mariage.
Photo Kaptain Kobold
15 novembre 2017
Le sous-marin ARA San Juan de la Marine argentine implose en 40 millisecondes suite à une forte pression, et sombre à une vitesse de 13 noeuds emportant ses 44 membres d’équipage par le fond. Il effectuait des exercices de surveillance maritime à 430km de la côte argentine.
Photo Juan Kulichevsky
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Jeu 17 Nov 2022 - 8:47
Le 17 novembre 1869, le canal de Suez est inauguré en présence de l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, et de l'empereur d'Autriche François-Joseph.
Inauguration du canal de Suez, par Edouard Riou.
Aïda, cadeau de Verdi à l'Égypte L'ouverture du canal intervient à un moment où l'Occident se prend de passion pour l'Égypte : autant la civilisation pharaonique redécouverte par Champollion que l'Égypte moderne, réformée par le vice-roi Méhémet-Ali et ses successeurs.
En prévision de l'inauguration d'un nouvel Opéra au Caire, le compositeur Giuseppe Verdi écrit Aïda sur une suggestion de l'égyptologue français Auguste Mariette. Les décors ayant été bloqués à Paris du fait de la guerre franco-prussienne de 1870, la première représentation a finalement lieu le 23 décembre 1871 dans l'opéra flambant neuf.
Le triomphe de Lesseps
La construction du canal put être menée à bien grâce à la séduction et au don de persuasion du diplomate Ferdinand de Lesseps. Celui-ci représentait la France en Égypte et bénéficiait par ailleurs d'une bonne réputation à la cour de Napoléon III.
Ferdinand de Lesseps et le canal de Suez, caricature de Carjat
Vice-consul à 27 ans à Alexandrie, il avait donné des leçons d'équitation au fils préféré du vice-roi Méhémet-Ali qui gouvernait l'Égypte au nom du sultan d'Istamboul.
Dans le même temps, en 1833, il avait rencontré à Alexandrie l'ingénieur saint-simonien Prosper Enfantin et avait adhéré à son projet de construction d'un canal dans l'isthme de Suez.
Beaucoup plus tard, en 1854, son élève Muhammad Saïd était devenu à son tour souverain d'Égypte.
De Paris, Ferdinand de Lesseps lui adressa ses félicitations. Il fut invité en Égypte et profita de l'occasion pour lui présenter le projet de canal.
Ferdinand de Lesseps, qui était apparenté à l'impératrice Eugénie et jouissait d'une bonne réputation à la cour de Napoléon III, usa de son entregent pour convaincre l'opinion européenne et rassurer le sultan d'Istamboul.
Il renonça à solliciter les banquiers car ils réclamaient une part de la future société d'exploitation du canal en échange de leurs prêts. Foin de banquiers ! Il fit appel à l'épargne publique et multiplia les conférences en Angleterre et en France en vue de séduire les futurs souscripteurs.
Il dut surmonter l'opposition du gouvernement anglais qui craignait pour sa domination sur le trafic Europe-Asie et pour son propre projet d'un chemin de fer entre la Méditerranée et l'Océan Indien.
Le khédive souscrivit lui-même au projet et acheta près de la moitié des actions. Il engagea aussi le crédit de l'Égypte dans la construction du canal... Ses emprunts, à des taux d'intérêt prohibitifs, allaient contribuer à ruiner le pays et finalement le faire passer sous la tutelle anglaise.
En attendant, Ferdinand de Lesseps obtint le 25 novembre 1854 une concession de 99 ans. Il fonda le 19 mai 1855 la Compagnie de Suez dont le nom est encore porté par un groupe industriel (Suez Lyonnaise des Eaux).
Une voie prometteuse
Au terme des travaux, le canal, d'une longueur de 162 km, sur 54 mètres de largeur et 8 mètres de profondeur, traversa l'isthme de part en part. Des villes nouvelles naquirent dans le désert : Port-Saïd sur la Méditerranée (ainsi nommée en l'honneur du khédive) et Suez sur la mer Rouge, ainsi qu'Ismaïla, entre les deux.
La jonction des eaux eut lieu le 15 août 1869. De ce jour, le canal abrégea de 8000 kilomètres la navigation entre Londres et Bombay en évitant de contourner le continent africain !
Ferdinand de Lesseps tentera de renouveler dix ans plus tard son exploit à Panama mais n'aboutira qu'à un désastre financier et politique...
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Jeu 17 Nov 2022 - 8:57
17 novembre 1936 : Suicide de Roger Salengro
Maire de Lille et député socialiste du Nord, Roger Salengro devient en 1936, à 46 ans, ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Léon Blum issu de la victoire du Front populaire aux élections législatives. Il participe activement à la conclusion des accords de Matignon.
Mais à l'été 1936, L'Action française de Charles Maurras et l'hebdomadaire de droite Gringoire et son directeur Henri Béraud (un ancien journaliste du Canard Enchaîné !) l'accusent d'avoir déserté pendant la Grande Guerre*. Il avait été en fait capturé en allant chercher le corps de l'un de ses compagnons de tranchée, avec l'accord de son chef. C'est ce qu'établira une enquête conduite par un tribunal de guerre peu après sa capture, en 1916.
Disculpé mais affecté par la campagne de calomnies et, qui plus est, déprimé par la mort de sa femme, Roger Salengro se suicide le 17 novembre 1936 dans sa cuisine de Lille. « Il n'y a pas d'antidote contre le poison de la calomnie », lance Léon Blum à ses funérailles, cinq jours plus tard.
*Les fakes news avaient déjà cours à cette époque !
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Jeu 17 Nov 2022 - 9:00
C'est sa fête aujourd'hui.
Élisabeth Princesse hongroise, Élisabeth épouse le duc de Thuringe à quatorze ans. L'amour vient au-devant des époux. Hélas, le duc est tué à la croisade en 1227. Sa veuve se consacre alors au service des malades.
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Ven 18 Nov 2022 - 9:29
Haïti chasse les Français
Le 18 novembre 1803, près du Cap-Français, au nord de l'île de Saint-Domingue, une bataille met fin à la tentative de Napoléon Bonaparte, Premier Consul de la République française, de restaurer la souveraineté de la France sur l'île.
Les débris de l'armée française commandés par le général Donatien de Rochambeau capitulent devant les anciens esclaves, sous le commandement de Jacques Dessalines. La colonie française devient six semaines plus tard le premier État noir indépendant sous le nom de Haïti...
Bataille de Vertière (Saint-Domingue), 18 novembre 1803
Triomphe de Toussaint Louverture
En 1794, le gouvernement révolutionnaire abolit l'esclavage. Sa décision met fin à la révolte des esclaves de Saint-Domingue, déclenchée en février 1791. Après s’être rallié au pouvoir, leur chef Toussaint Louverture est nommé général et parvient à chasser les troupes anglaises qui avaient débarqué à l’appel des colons blancs.
Puis, il commence à gouverner l’île réunifiée, de façon indépendante vis-à-vis de la France. Cela déplaît fortement au Premier Consul Bonaparte, arrivé au pouvoir en 1799 et soucieux de restaurer les positions de la France en Europe et dans le monde. Il envoie donc des corps expéditionnaires rétablir l’autorité de Paris à Saint-Domingue et en Guadeloupe.
La défaite française et la naissance d’une nation
23 000 soldats débarquent à Saint-Domingue au début de l’année 1802 sous les ordres du général Charles Leclerc. Leur arrivée provoque un soulèvement des anciens esclaves, sous la conduite de Toussaint Louverture.
Les Français lui tendent un piège : ils le font venir en prétextant vouloir discuter avec lui, puis le capturent de façon déloyale. Déporté et emprisonné en France, il meurt en avril 1803. Son adjoint Jacques Dessalines lui succède. Il se rallie aux Français pour mieux éliminer ses rivaux, avant de se retourner contre eux.
Le temps joue pour Dessalines, car les soldats français sont décimés par la fièvre jaune, y compris leur commandant qui meurt en novembre 1802. Les renforts amenés par le général Rochambeau, 10 000 hommes, ne permettent pas de rétablir la situation des Français. Affaiblis à l’extrême, ils finissent par capituler le 18 novembre 1803, au Fort Vertières.
Des deux corps expéditionnaires, il ne reste guère plus de 2000 hommes. Suite à la victoire des insurgés, les garnisons françaises se rendent l’une après l’autre, permettant à l’ex-colonie de proclamer son indépendance le 1er janvier 1804. Elle prend alors le nom d’Haïti.
La tentative française de reconquête clôt le cycle de guerres serviles qui ensanglantèrent Saint-Domingue durant et après la période révolutionnaire. Elle se solde par un désastre, qui détourne définitivement Bonaparte des questions coloniales. Du reste, cet échec ne lui porte pas préjudice, et les Français ne lui en tiennent pas rigueur.
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Mar 22 Nov 2022 - 7:25
Un septennat républicain en attendant Henri V
Le 20 novembre 1873, l'Assemblée nationale proroge pour sept ans le mandat présidentiel du maréchal de Mac-Mahon. Les députés, en majorité partisans d'un retour de la monarchie, veulent ainsi se donner du temps pour lever les obstacles ultimes, qui tiennent à la personnalité du prétendant légitime, le comte de Chambord (Henri V). Faute d'y arriver, ils vont devoir s'accommoder d'un régime républicain. Ce sera la IIIe République.
Henri, Comte de Chambord
L'affaire du drapeau
Après la chute de l'empereur Napoléon III, la France doit supporter l'occupation allemande. Des élections générales entraînent la formation d'une Assemblée nationale conservatrice, avec une majorité de députés favorables à une restauration de la monarchie.
La plus grande partie des monarchistes se tournent vers le prétendant légitime au trône, le comte de Chambord, fils posthume du duc de Berry.
Ce quinquagénaire, petit-fils de Charles X et fils posthume du malheureux duc de Berry, a vécu en exil en Autriche et épousé une princesse étrangère dépourvue de sympathie pour la France. Le couple n'a pas eu d'enfant.
Le comte de Chambord méconnaît la réalité française, garde la nostalgie du passé et se berce de l'illusion de restaurer une monarchie de droit divin. Il déçoit ses partisans en exigeant dans un manifeste en date du 6 juillet 1871 que la France renonce au drapeau tricolore bleu-blanc-rouge.
Même les plus farouches monarchistes ne peuvent le suivre dans cette voie, considérant que le drapeau tricolore de la Révolution a acquis sa légitimité du sang de tous les Français qui sont morts pour lui jusqu'aux extrémités de l'Europe.
L'affaire est d'autant plus consternante pour les royalistes que le drapeau blanc ne fut le drapeau français que pendant la Restauration (1815-1830). Avant 1789, il n'existait pas, en effet, de drapeau officiel !
Sous l'effet de leur déception, les députés se constituent le 31 août 1871 en Assemblée constituante et, votent la première loi constitutionnelle en conférant au chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers, le titre de président de la République.
L'homme qui ne voulut pas être roi
Deux ans plus tard, le 24 mai 1873, les députés retirent leur confiance à Adolphe Thiers et le remplacent à la présidence de la république par le maréchal de Mac-Mahon, un monarchiste !
Les monarchistes sont divisés entre les partisans du comte de Chambord, ou légitimistes, et les partisans du comte de Paris, ou orléanistes.Après beaucoup d'hésitations, les deux camps s'accordent sur un plan simple : le comte de Chambord, sans enfant, monte sur le trône, et à sa mort cède le trône au comte de Paris, lequel est jeune et chargé de famille. Avec lui, l'avenir de la monarchie paraît assuré.
Carrosses, costumes... tout se met en place pour le retour du futur roi, le défilé d'intronisation et la cérémonie. Il ne manque plus qu'un vote de pure forme de l'assemblée. C'est une question d'heures.
C'est alors que le prétendant réitère par lettre du 23 octobre 1873 son refus de tout compromis sur le drapeau. Dans la consternation, les députés se résignent à proroger le mandat du maréchal de Mac-Mahon.
La France entre à petits pas dans un régime républicain aussi conservateur que pouvait le souhaiter Adolphe Thiers.
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Mar 22 Nov 2022 - 7:33
La révolte des canuts de Lyon
Le 22 novembre 1831 éclate sur la colline de la Croix-Rousse, au nord de Lyon, la révolte des canuts. La révolte intervient un an après l'accession au trône de Louis-Philippe. Elle se propage dans tous les quartiers ouvriers de la métropole. Les insurgés prennent pour emblème le drapeau noir et la devise : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant ».
La révolte des canuts en 1834, gravure colorisée
Victimes du progrès technique
Les canuts, dont le nom vient du mot canette, ou bobine, sont des artisans qui tissent la soie à domicile sur leur propre métier à bras. Ils travaillent pour le compte des soyeux (les patrons négociants) qui leur fournissent la matière première et récupèrent le produit fini. Ils sont environ 6000 artisans et emploient 30 000 compagnons.
Le revenu des uns et des autres, 18 sous environ pour quinze heures de travail par jour, ne permet qu'une vie de misère. Du fait de métiers à tisser beaucoup plus productifs qu'auparavant, comme le métier Jacquard, et en dépit d'une demande soutenue, ce revenu est deux fois moindre que sous le Premier Empire !
Certains soyeux refusent d'appliquer le tarif minimum en prétextant comme de coutume de la concurrence internationale et des contraintes du marché. Les canuts, en colère, se mettent en grève. Le 19 novembre 1831, au cœur de la Croix-Rousse, ils font face à la garde nationale. Des coups de feu claquent. La révolte gronde.
Deux jours plus tard, les canuts descendent de leur colline, drapeau noir en tête, et occupent le centre de Lyon après quelques combats avec les forces de l'ordre. On compte une centaine de morts. Maîtres de la deuxième ville de France mais ne sachant que faire de leur victoire, les canuts et la garde nationale, qui s'est finalement ralliée à eux, constituent un comité insurrectionnel pour se donner le temps de réfléchir. Ils s'abstiennent soigneusement de tout pillage.
Voilà le roi Louis-Philippe 1er confronté à sa première révolte sociale à peine plus d'un an après son accession au pouvoir. Le Président du Conseil Casimir Perier, par-dessus tout soucieux d'ordre, envoie 20 000 soldats sous les ordres du maréchal Soult aux portes de Lyon. Ils attendent patiemment que les insurgés se lassent.
Enfin, le 5 décembre 1831, les troupes peuvent entrer dans la ville sans effusion de sang. La garde nationale est désarmée et dissoute, le tarif minimum abrogé et le préfet, jugé trop conciliant, révoqué. Une dizaine de canuts seulement sont traduits en justice... et bientôt acquittés.
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Mer 23 Nov 2022 - 10:58
Assassinat dans la rue Vieille du Temple
En cette année 1407, la France vit la fin d'une longue « embellie ». Elle se remet de son conflit avec l'Angleterre après les victoires de Du Guesclin et du roi Charles V le Sage... Un crime va tout mettre en péril.
Assassinat du Duc d'Orléans(gravure de Paul lehugeur-1880)
Crime de brigands
Le 23 novembre 1407, le duc Louis d'Orléans est assassiné par une quinzaine de malfrats masqués. Le crime a lieu à Paris, rue Vieille du Temple, dans le quartier du Marais où sont situés les hôtels et les palais des Grands du royaume et du roi lui-même.
Louis d'Orléans est le frère cadet du roi Charles VI le Fou. Il trouve la mort en sortant de l'hôtel Barbette où réside la reine Isabeau de Bavière, sa belle-soeur. Celle-ci préside le Conseil de Régence qui gouverne le pays depuis que le roi a été frappé de folie, quinze ans plus tôt.
La victime participe à ce Conseil de même que son cousin, le duc de Bourgogne Jean sans Peur, et ses oncles, les ducs d'Anjou, de Berry et de Bourbon.
Coalition mafieuse
Ces princes du sang (les « sires des fleurs de lis ») tirent leur puissance des fiefs que les précédents souverains ont enlevé au domaine royal et leur ont remis en apanage. Ils profitent de la maladie du roi pour mettre le pays en coupe réglée.
Mais, comme dans un roman noir, leur connivence est troublée par la complicité de Louis d'Orléans avec la reine Isabeau de Bavière. Le plus remonté est le duc de Bourgogne Jean sans Peur. Il s'afflige de ce que la reprise des hostilités avec l'Angleterre mette en péril l'activité économique de la Flandre, la plus riche de ses possessions.
Pour ne rien arranger, il se voit priver des dons royaux, ce qui compromet l'équilibre de ses finances. Lui, le seigneur le plus puissant et le plus riche d'Occident, voit sa puissance vaciller... Aussi découvre-t-on sans surprise après le crime de la rue Vieille du Temple que les meurtriers ont agi sur son ordre.
Disculpation du coupable
Le commanditaire du crime se fait d'abord discret car la population parisienne est secouée par le drame et portée à la révolte.
Puis des rumeurs circulent et le vent tourne... C'est que la veuve du duc d'Orléans, Valentine Visconti, fille du duc de Milan, n'inspire guère de confiance aux Parisiens. La malheureuse, pourtant, très affectée par la mort de son époux chéri, va se laisser mourir de consomption.
Le duc de Bourgogne apparaît d'autre part très puissant et capable de beaucoup de choses imprévisibles. Aussi la ville en arrive-t-elle peu à peu à pardonner aux assassins par crainte de plus graves ennuis...
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Ven 25 Nov 2022 - 8:05
Les savants de l'enfer
Le camp de Struthof libéré par les alliés le 25 novembre 1944 abrite les expérimentations de trois éminents scientifiques nazis qui enseignent à l’Université du Reich à Strasbourg : August Hirt, Eugen Haagen et Otto Bickenbach. Leur mission : protéger la race aryenne. Ils veulent accélérer les recherches sur les fléaux qui déciment les soldats de la Wehrmacht, comme le typhus et les gaz mortels.
À 800 mètres d’altitude, à l’abri des épaisses forêts des Vosges, le camp est l’endroit parfait pour faire des tests directement sur les hommes en toute discrétion. Asphyxiés, la peau brûlée, les patients meurent dans d’atroces souffrances, sans aucune compassion de la part de ces savants de la mort qui les considèrent comme de simples « rats de laboratoire ».
August Hirt (1898-1945) savant SS effectuant des expérimentations à Natzweiler-Struthof
August Hirt en profite pour mener à bien une expérimentation particulière. Gueule cassée de 14-18, SS de la première heure, fervent adepte de l'idéologie nazie, il enseigne l’anatomie à Strasbourg. Entre ses cours, il monte au camp. Considérant qu’il n’existe que très peu de spécimens de crânes et d’os de la race juive permettant des conclusions précises, il se met en tête de réunir un maximum de squelettes de juifs. Il reçoit l’aval d’Himmler, grand partisan des expérimentations médicales et fait aménager en août 1943 une dépendance de l’ancien hôtel apprécié des vacanciers strasbourgeois en chambre à gaz.
Josef Kramer (1906-1945)
Il extermine ainsi 86 juifs, dont le gazage est supervisé par le commandant Kramer, dans l’idée d’étudier leurs squelettes et d’exposer à l’avenir, lorsque la race juive aura été exterminée, sa collection dans des musées. C'est aussi le bourreau de dizaines de Roms par ses travaux sur l'ypérite.
Eugen Haagen, spécialiste du typhus exanthématique, utilise Slaves et Tziganes dans sa quête d'un vaccin efficace. Il injecte aussi des maladies telles que la lèpre et la peste aux détenus pour analyser les effets de ces contaminations. C’est à cause de ces expérimentations qu’une épidémie de typhus décime la population du camp en 1944.
Otto Bickenbach mène des essais sur le phosgène en vue de trouver l'antidote à ce gaz mortel et pour cela envoie à la chambre à gaz des dizaines de Polonais et Roms.
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Ven 25 Nov 2022 - 18:37
merci pour tes recherches
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Dim 27 Nov 2022 - 11:39
La flotte française se saborde à Toulon
Le 27 novembre 1942, la flotte française se saborde en rade de Toulon pour échapper à l'armée allemande qui a, deux semaines plus tôt, franchi la ligne de démarcation et vient d'investir le port. Ce sabordage est ressenti comme un affront par les Alliés anglo-saxons qui auraient préféré que les navires prennent le large et rejoignent le combat contre l’hydre nazie...
on
La flotte française se saborde à Toulon
Une flotte très convoitée
Les conventions d'armistice du 22 juin 1940 ont placé la flotte française sous l'administration de Vichy, en théorie à l'abri des convoitises tant allemandes qu'anglaises. Mais ces derniers, sous l'énergique direction de Churchill, ne veulent pas prendre de risque et s'emparent de tous les navires à leur portée, notamment à Alexandrie et dans les Antilles. Ils détruisent par ailleurs l'escadre de Mers el-Kébir.
En dépit de ces avanies, la « Royale », cette flotte qui fait la fierté de la France depuis l'Ancien Régime, conserve de très beaux bâtiments à l'abri dans la rade de Toulon, jusqu'à ce jour fatidique où pointent à l'entrée du port les premiers chars allemands...
Le sabordage plutôt que les Anglais
L'amiral Jean de Laborde, qui commande la flotte de Toulon, exclut que la marine française entre au service des Allemands mais, comme la plupart de ses pairs et des officiers de la marine, il refuse avec la même détermination qu'elle se mette au service des Alliés et en particulier des héritiers de l'amiral Nelson, le vainqueur de Trafalgar !
Il donne en conséquence l'ordre de sabordage au petit matin, dès qu'il apprend que les Allemands ont pénétré dans le « camp retranché » de Toulon. Les blindés allemands s'étant heureusement perdus dans les dédales du port, ils ne peuvent arriver à temps pour empêcher le sabordage et s'emparer de la flotte.
En quelques minutes, 90 navires dont 3 cuirassés, 7 croiseurs, 16 contre-torpilleurs... sont détruits par leurs équipages selon un scénario mis au point deux ans plus tôt, lorsque la France fut occupée par les Allemands.
Seuls cinq sous-marins ont le temps de quitter la rade et trois d'entre eux gagnent l'Afrique du nord pour se mettre au service des Alliés et combattre Hitler. Un autre se saborde à la sortie du port et le dernier choisit d'aller en Espagne, pays neutre, pour y être désarmé.
Après le drame de Mers el-Kébir et le sabordage de Toulon, la « Royale » voit son tonnage réduit de moitié par rapport à 1939 et la plupart de ses bâtiments encore en état de naviguer sont aux mains des Anglo-Saxons.
De Laborde considère que son honneur est sauf, la flotte française n'ayant eu à servir ni l'occupant allemand ni l'ennemi héréditaire, l'Anglais. Mais à Londres, le général de Gaulle s'indigne qu'il n'ait pas tenté de fuir avec sa flotte vers l'Afrique du nord.
À Vichy, le gouvernement collaborationniste du maréchal Pétain perd son dernier atout face aux Allemands et à l'opinion publique. Privé de ses plus belles colonies depuis l'invasion de l'Afrique du nord par les Anglo-Saxons et n'ayant plus qu'un semblant d'autorité sur la métropole après l'occupation de la « zone libre »par la Wehrmacht, ce gouvernement n'est plus qu'un pantin entre les mains de l'occupant.
Après la guerre, l'amiral Jean de Laborde sera condamné à mort et sa peine commuée en détention (il sera libéré en 1957).
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Dim 27 Nov 2022 - 11:53
Clovis
466 - 27 novembre 511 à Paris
Clovis, roi des Francs saliens, soumet en quelques années la Gaule romaine. Il installe sa capitale à Paris et ouvre la voie à une lignée de rois francs qui durera, cahin-caha, deux siècles et demi jusqu'à son éviction par les descendants de Charles Martel. Sa dynastie est appelée mérovingienne d'après un aïeul mythique, Mérovée.
Baptème de Clovis
Clovis accomplit un acte majeur en renonçant au paganisme et en se faisant baptiser dans la religion catholique, qui est celle de ses sujets gallo-romains (la plupart des autres rois barbares avaient préféré se convertir à l'arianisme). Ce baptême nous est seulement connu par une lettre de Saint Avit, un contemporain évêque de Vienne.
Notons que le roi des Francs n'est pas le premier Barbare à se convertir au catholicisme ; l'ont précédé un roi burgonde et un roi suève (Portugal actuel), mais ces conversions-là sont restées des affaires individuelles. La conversion de Clovis et de ses guerriers n'a pas d'incidence immédiate sur les pratiques religieuses des Francs ; c'est seulement sous le règne de son fils Childebert, justement surnommé le Pieux, que l'on imposera aux propriétaires ruraux de détruire les idoles païennes.
Clovis sera inhumé dans la basilique des Saints Apôtres, auprès de sainte Geneviève. Sa femme Clotilde les rejoindra tous deux dans cette nécropole, rebaptisée Sainte-Geneviève (à l'emplacement de l'actuel Panthéon), après sa mort, le 3 juin 548, à Tours.
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Dim 27 Nov 2022 - 14:19
merci pour tes recherches mimi
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Sujet: Re: ça s'est passé en novembre Mar 29 Nov 2022 - 9:47
Philippe IV le Bel (1268 - 29 novembre1314) - Un roi administrateur
Philippe IV le Bel devient roi à 17 ans, le 5 octobre 1285, à la mort de son père Philippe III le Hardi, victime du typhus à Perpignan au retour d'une catastrophique expédition contre l'Aragon.
Marié l'année précédente à Jeanne de Navarre, qui lui a apporté en dot la Champagne et la Brie et à laquelle il restera toujours fidèle, il est sacré à Reims avec sa femme le 6 janvier 1286, selon la tradition capétienne.
Sous son règne, en près de trente ans, la France consolide ses frontières. La monarchie échappe à l'emprise du pouvoir religieux. Elle s'écarte des traditions féodales en se dotant d'une administration moderne et en faisant appel à des fonctionnaires zélés issus de la bourgeoisie.
Échec en Flandre
Quand il monte sur le trône, à seulement 17 ans, le roi manifeste déjà une autorité qui rappelle son grand-père Saint Louis plutôt que son père, le terne Philippe III. Mais tout au long de son règne, il va rechercher les conflits plutôt qu'il ne va les éviter à la différence de Saint Louis, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Philippe le Bel fait occuper la Flandre dont le comte et les habitants ont pris le parti de son ennemi le roi d'Angleterre. Mais il ne s'en tient pas là. Il attire par ruse le comte à Paris, le séquestre et confie l'administration de ses terres à Jacques de Châtillon. Par ses maladresses, celui-ci s'aliène très vite les habitants. C'est ainsi que le 18 mai 1302, les habitants de Bruges massacrent la garnison française. Le roi capétien prendra sa revanche à Mons-en-Pévèle le 17 août 1304.
De ce conflit date la scission actuelle de la Flandre, le nord s'émancipant de la suzeraineté capétienne, le sud (Lille, Douai, Béthune) étant livré à Philippe le Bel par le traité d'Athis-sur-Orge, le 24 juin 1305, conclu avec le comte Robert de Béthune.
Impopulaires impôts
Philippe le Bel a besoin d'argent pour poursuivre la guerre contre les Flamands et maintenir le train de vie de l'État malgré quelques signes de dépression économique. Il ne lui suffit pas de dévaluer la monnaie ni de dépouiller les juifs et les banquiers lombards. Il crée aussi de nouveaux impôts, tel celui sur les ventes que le peuple surnomme la «maltôte» ou mal levé. Le mot finira par désigner tout impôt illégitime.
Pour élaborer ses décisions et faire passer ses réformes, le roi s'appuie sur un Conseil composé de personnes qu'il choisit dans la bourgeoisie en fonction de leurs compétences.
À partir de 1302, le roi prend aussi l'initiative de réunir à Notre-Dame des représentants du clergé, de la noblesse et des bourgeois pour obtenir leur acquiescement à ses réformes et ainsi faire passer celles-ci plus aisément. Ces réunions occasionnelles préfigurent les «états généraux» (les derniers seront réunis en 1614 et 1789).
Philippe le Bel commence par ailleurs à organiser son administration et constituer des services spécialisés. C'est ainsi que prend forme le «Parlement» ébauché par son grand-père. Il siège à Paris et traite les affaires judiciaires en appel. Il crée une Chambre des Comptes chargée de contrôler la gestion des officiers royaux. Il confie à ses proches conseillers Pierre Flote puis Guillaume de Nogaret la garde du Sceau royal au sein d'une chancellerie. À eux revient l'enregistrement et l'expédition des actes royaux.
Le petit-fils de Saint Louis en conflit avec le pape
Le roi lève en 1295 un impôt occasionnel sur le clergé, la «décime». Le clergé s'incline, bien que le roi se soit dispensé de demander l'autorisation au pape de lever cet impôt. Il est vrai que l'on ne saurait rien refuser au petit-fils du pieux Louis IX, d'autant que celui-ci est canonisé par le pape Boniface VIII le 11 août 1297.
Cela n'empêchera pas le roi d'entrer en conflit avec la papauté. Guillaume de Nogaret, fidèle serviteur du roi, se rend en Italie en vue de destituer le pape. La rencontre a lieu le 8 septembre 1303, à Anagni, au sud de Rome. Elle tourne mal. On parle d'un «attentat» contre la personne du pape, qui aurait été souffleté.
Cet événement marque une rupture avec le XIIIe siècle, siècle chrétien par excellence durant lequel les gouvernements se soumettaient bon gré mal gré aux exigences du pape. Philippe IV le Bel se pose en précurseur du gallicanisme et de la laïcité, autrement dit de la séparation de l'Église et de l'État.
La grande affaire du règne est l'arrestation des Templiers le vendredi 13 octobre 1307. Ces moines-soldats, depuis la fin des croisades, vivent en France de leurs rentes. L'opinion ne les aime guère et le roi lorgne sur leurs biens. Après leur arrestation, ils sont torturés, jugés et condamnés.
La fin du règne est altérée par le scandale de la Tour de Nesle et la révélation de l'adultère des belles-filles du roi... Mais le royaume, à la mort du roi, le 29 novembre 1314, paraît en ordre et plus puissant que jamais.