
La musique est l'art consistant à arranger et à ordonner sons et silences au cours du temps : le rythme est le support de cette combinaison dans le temps, la hauteur, celle de la combinaison dans les fréquences, etc.
La musique est un art incroyable, celui de la muse Euterpe dans la mythologie grecque. Elle est donc à la fois une création (une œuvre d'art), une représentation et aussi un mode de communication. Elle utilise certaines règles ou systèmes de composition, des plus simples aux plus complexes (souvent les notes de musique, les gammes et autres). Elle peut utiliser des objets divers, le corps, la voix, mais aussi des instruments de musique spécialement conçus, et de plus en plus tous les sons (concrets, de synthèses, abstraits, etc.).
La musique est évanescente : elle n'existe que dans l'instant de sa perception qui doit en reconstituer son "unité" dans la durée.
La musique a existé dans toutes les sociétés humaines, depuis la préhistoire. Elle est à la fois forme d'expression humaine individuelle (notamment l'expression des sentiments), source de rassemblement collectif et de plaisir (fête, chant, danse) et symbole d'une communauté ou d'une nation (hymne national, style musical officiel, musique religieuse, musique militaire).
Une histoire complexe
L'histoire de la musique est une matière particulièrement riche et complexe du fait principalement de ses caractéristiques : la difficulté tient d'abord à l'ancienneté de la musique, phénomène universel remontant à la préhistoire, qui a donné lieu à la formation de traditions qui se sont développées séparément à travers le monde sur des millénaires. Il y a donc une multitude de très longues Histoires de la musique selon les cultures et civilisations. La musique occidentale (musique classique ou "pop-rock" au sens très large) ne prenant qu'au XXe siècle l'allure de référence internationale, et encore très partiellement.
La difficulté vient également de la diversité des formes de musique au sein d'une même civilisation : musique savante, musique de l'élite, musique officielle, musique religieuse, musique populaire. Cela va de formes très élaborées à des formes populaires et spontanées pratiquées par l'homme de la rue. On pense par exemple aux berceuses chantées de tous temps par toutes les mères du monde. Un patrimoine d'une diversité particulièrement large, contrairement à d'autres arts pratiqués de manière plus restreinte ou élitiste (littérature, théâtre, etc.).
Enfin, avec la musique, art de l'instant, se pose la question particulière des sources : l'absence de système de notation d'une partie de la musique mondiale, empêche de réellement connaître l'étendue de la musique du temps passé, la tradition n'en ayant probablement sauvé qu'un nombre limité.
La réalisation d'une synthèse universelle apparaissant très difficile (beaucoup d'"Histoire de la musique" traitent essentiellement de l'Histoire de la musique occidentale), il n'est en général possible que de se référer aux ouvrages et articles spécialisés par civilisations ou par genre de musique.
La musique comme discipline scientifique
Pythagore étudie la musique comme mettant en jeu des rapports arithmétiques au travers des sons. L'harmonie qui en procède se retrouve pour lui et gouverne l'ordonnancement de ses sphères célestes.
Ainsi Platon dans La République, VII, 530d, rappelle que la Musique et l'Astronomie sont des sciences sœurs.
Au Ve siècle de notre ère, Martianus Capella présente la musique comme un des sept arts libéraux.
Avec Boèce, la théorie musicale est distinguée de la pratique musicale. La musique entendue comme activité (praxis), qui est la musique des musiciens, sera alors déconsidérée et considérée comme un art subalterne, un « art mécanique », de la musique entendue comme savoir (théoria) qui seule sera reconnue comme vraie musique, et enseignée comme un des 7 arts libéraux, parmi les 4 disciplines scientifiques du second degré de cet enseignement, et que Boèce nomma le « quadrivium ». La musique (théorique) a alors le même statut que l'arithmétique, la géométrie et l'astronomie.