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Sujet: Evènements du jour Mar 8 Aoû 2023 - 5:58
Rappel du premier message :
7-8 août 1786 - Première ascension du Mont Blanc
Le 7 août 1786, Jacques Balmat (24 ans) et le médecin Michel Paccard (29 ans) entreprennent la première ascension du Mont Blanc. Les deux hommes mettront deux jours à réaliser l'ascension, inventant sans le savoir une discipline promise à un prodigieux succès : l'alpinisme.
Point culminant des Alpes - 4810 mètres à l'époque ; 4807 aujourd'hui, d'après les derniers relevés -, le Mont Blanc (orthographe) appartient à ce moment-là au royaume de Piémont-Sardaigne comme l'ensemble de la Savoie.
Le village de Chamouny vers 1780 (aujourd'hui Chamonix) vue depuis le Brévent, avec à gauche la Mer de Glace et à l'arrière-plan le mont Blanc (lithographie d'A. Bachmann, d'après une gravure de Louis Bleuler)
Le mont Blanc, de maudit à convoité
Nul n'a encore songé à escalader ce massif impressionnant, qualifié de montagne maudite par les Savoyards. De son sommet toujours couvert de neige et souvent noyé dans les nuages, descendent de redoutables glaciers, le glacier des Bossons et la Mer de Glace. Peu de gens, d'ailleurs, le connaissent, en-dehors des villageois du cru, car le massif alpin est encore largement dépourvu de voies carrossables. Au pied du massif du Mont-Blanc, le modeste village de Chamonix n'est lui-même accessible que par des sentiers muletiers.
Horace Benedict de Saussure (17 février 1740, Conches, près de Genève ; 22 janvier 1799, Genève), par Jens Juel (bibliothèque de Genève)
Toutefois, un jeune physicien et naturaliste genevois, Horace Bénédict de Saussure (20 ans), découvre en 1760 ce village. Envoûté par la montagne, il promet une prime consistante à qui atteindra le premier le sommet du Mont Blanc.
Lui-même en tente l'ascension à plusieurs reprises avec un guide local mais échoue régulièrement, tout comme les autres amateurs, attirés par la perspective de la prime. Il faut dire que les uns et les autres n'imaginent pas de faire étape une nuit complète sur le flanc de la montagne, par crainte de démons ou d'on ne sait trop quoi.
En 1786, un jeune cristallier du lieu, Jacques Balmat, décide de suivre une équipe qui va encore une fois tenter l'exploit. Mais il est distancé par ses compagnons. Perdu et terrorisé, le voilà obligé de se réfugier dans une grotte pour y passer la nuit. Le lendemain, il repère un passage vers le sommet. Convaincu de pouvoir enfin y accéder, il redescend à Chamonix en quête d'un compagnon d'escalade. Ce sera le médecin du village, Michel Paccard. Les deux hommes reprennent l'ascension et passent la nuit dans la même grotte avant de se porter enfin au sommet le 8 août à 18h22 !
Jacques Balmat se rend à Genève pour informer de Saussure de son succès et recevoir la prime. Ensemble, ils partiront eux-mêmes à l'ascension du sommet qu'ils atteindront le 3 août suivant.
L'ascension du Mont Blanc devient très vite un défi que se lancent les jeunes villageois. Le 14 juillet 1808, Jacques Balmat arrive au sommet avec quelques compagnons d'aventure et, pour la première fois, une femme, Marie Paradis (31 ans). Mais l'exploit de la modeste villageoise sera altéré par la suspicion qu'elle ait été portée par ses compagnons sur une partie du parcours.
La deuxième femme à atteindre le sommet et dont la réussite est incontestée est une riche passionnée d'alpinisme, Henriette d'Angeville (44 ans), le 3 septembre 1838. Cela vaudra à cette célibataire sportive le surnom de « fiancée du mont Blanc »...
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mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 27 Sep 2024 - 8:24
27 septembre 1748 - Abolition des galères
Le 27 septembre 1748, une ordonnance du roi Louis XV abolit l'institution des galères et incorpore ces dernières dans la marine royale. Les forçats sont désormais internés dans des prisons côtières ou dans des navires hors service, notamment à Toulon, dans ce qui sera le bagne.
Résurgence du travail forcé sur les navires
C'est à Jacques Coeur, marchand et Grand Argentier du roi, que revint l'idée de recruter de force des rameurs à l'image de ce qui se faisait déjà sous l'Antiquité romaine. Comme il faisait face à une pénurie d’embauche de marins qui menaçait son négoce, il proposa à Charles VII de procéder à des enrôlements de force et lui demanda d’autoriser l’utilisation des « méchantes gens » responsables de l’insécurité dans les villes, en tant que mariniers-avironneurs.
Le 22 janvier 1443, Charles VII, convaincu, se décida à suivre les conseils de son Argentier et lui accorda le « privilège » d’enrôler par tous les moyens, y compris la force, et à condition de leur fournir une convenable rémunération, les « personnes oyseuses, vagabondes et autres caïmans » qui troublaient l’ordre et la paix des cités du littoral. Ainsi Cœur venait-il de fonder les bases de ce vieux bagne, de cette institution qui plus tard, et durant des siècles, porterait le nom infamant de « galères ».
Depuis 1560, où une ordonnance de Charles IX avait institué une peine de réclusion d'un minimum de dix ans, les condamnés étaient enchaînés à leur banc. À leurs côtés, les engagés volontaires n'étaient pas enchaînés. Quand la galère coulait, ceux-ci pouvaient tenter de survivre si, du moins, ils savaient nager... Les condamnés quant à eux coulaient avec l'épave. Les uns et les autres formaient... la chiourme.
Naissance de la Royale
Les galères s'étaient multipliées au siècle suivant, sous le règne de Louis XIV. Le Roi-Soleil avait manifesté sa volonté de dominer les mers comme le continent et il avait confié à son ministre Colbert le soin de créer une marine digne de ce nom, rivale des marines anglaise et hollandaise.
Colbert avait d'abord acheté des navires à l'étranger avant de lancer une industrie navale en France même. Dès 1677, la France comptait 116 vaisseaux dont douze de premier rang, avec 74 à 120 canons. Au total plus de 6000 canons.
Les galères royales basées à Toulon étaient au nombre d'une quarantaine. Ces bateaux longs et bas, à un pont et deux mâts, étaient armés de canons à l'avant. À l'arrière, ils étaient surmontés du carrosse ou tabernacle, où se tenaient les officiers.
Chaque galère était placée sous le commandement de quatre officiers d'épée (des gentilshommes). Ils avaient sous leurs ordres une centaine de soldats, appelés bas-officiers, qui faisaient office de geôliers. Parmi eux les argousins, qui ferraient les galériens, et les pertuisaniers, qui surveillaient ceux-ci lors des corvées.
Les rameurs étaient des... esclaves turcs achetés sur les marchés de Livourne, de Gênes ou de Malte, ainsi que des condamnés de droit commun. À ceux-là s'ajoutaient de malheureux vagabonds, des huguenots ou encore des faux-saulniers, coupables de contrebande sur le sel. Ils dormaient ordinairement sur leur banc et vivaient dans une puanteur à peine supportable.
Saint Vincent de Paul s'était indigné mais en vain du sort de ces hommes. Leur malheur était le prix à payer pour la gloire de la « Royale », surnom encore actuel de la marine française.
André Larané
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 27 Sep 2024 - 8:40
En ce qui concerne les condamnés de droit commun et les galériens ?????????
No comment !!!!!
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 30 Sep 2024 - 15:48
30 septembre 1791 - Triomphe de La Flûte enchantée
Le 30 septembre 1791, dans un théâtre des faubourgs de Vienne, une ovation triomphale accueille La Flûte enchantée (Die Zauberflöte), un opéra plein de fantaisie et en langue allemande, accessible au public populaire.
Mais le compositeur, Wolfgang « Amadeus » Mozart, n'a pas le temps de savourer son succès. Malade, épuisé, il meurt dans son lit deux mois plus tard, à 35 ans.
Le premier grand opéra en allemand
Mozart (Salzbourg,Mozart museum)
Mozart ayant fait part de son désir de changer de genre à un directeur de troupe de théâtre, Emmanuel Schikaneder, celui-ci lui passe commande d'un opéra en allemand.
Le compositeur est immédiatement conquis. Il lui présente La Flüte enchantée (Die Zauberflöte).
C'est un Singspiel en allemand, autrement dit une oeuvre populaire qui alterne paroles et musiques.
Grâce à lui, il brise enfin la coquille qui l'enfermait dans le monde italianisant des salons viennois et des cours princières et s'ouvre à des sources d'inspiration germanique.
Un opéra populaire et franc-maçon !
La flûte enchantée (film d'Ingmar Bergmann, 1975)
Dans La Flüte enchantée, opéra plein de fantaisie et de mystère, le prince Tamino et la belle Pamina, l'oiseleur Papageno, la Reine de la Nuit et le mystérieux roi Sarastro se disputent les faveurs du public dans une mise en scène truffée d'effets spéciaux.
Le livret de cette oeuvre féerique, rédigé par Schikaneder, est truffé d'allusions à la franc-maçonnerie, un ordre initiatique né quelques décennies plus tôt en Angleterre et auquel ont appartenu Mozart et son librettiste.
La Flûte enchantée est un véritable parcours initiatique, tel qu'on pouvait l'observer pour entrer dans cet ordre. C'est ainsi que Tamino, au terme de ses épreuves, devant des prêtres assemblés comme en une loge maçonnique, obtient enfin de pouvoir épouser son amoureuse.
Musique et enchantement
La musique de La Flûte enchantée brille par son inventivité et résonne directement à l'esprit des auditeurs. À des morceaux vertigineux, comme celui de la Reine de la Nuit, terreur des sopranos qui doivent entrer à froid dans un air se terminant par une série de vocalises, succèdent des passages narratifs comme l'air de l'oiseleur de Papageno, des comptines : « Une femme, une petite femme » ou des airs à bouche fermée : « Hm! Hm ! Hm ! Hm ! ».
Des marches solennelles, des coups de tonnerre mais aussi des duos avec répétition des paroles et encore des instruments inattendus tels que du pipeau ou des carillons ajoutent à la diversité de l'ensemble. Il n'y a place à l’ennui au cours de ces deux heures et quelques de divertissement musical et de spectacle.
Dès la première représentation, le succès fut au rendez-vous un immense succès. Mozart, qui dirigeait lui-même l'orchestre, s'en trouva immensément réconforté malgré son état de grande faiblesse. La Flûte enchantée fut donnée plus de cent fois dans l'année qui suivit...
François-Xavier Lenoir François-Xavier Lenoir, qui a fait des études scientifiques et de gestion, a bénéficié pendant sa scolarité des enseignements de Marc Heurgon et de François Furet qui lui ont donné le goût de l’Histoire. Journaliste dans le milieu industriel pendant une grande partie de sa carrière, il s’intéresse depuis toujours au Patrimoine et à la Musique. Côté historique, il participe à une dizaine d’associations d’histoire et d’archéologie en Ile-de-France et en Normandie. Il aide aussi à la sauvegarde du patrimoine par des actions ciblées. Côté musique, il est un fervent auditeur régulier à l’Opéra de Paris, à l’Opéra Comique et dans d’autres salles prestigieuses en France et à l’étranger. Il ne manque jamais de mettre en relation la musique, le livret et le contexte historique de la composition. Il a aussi un rôle dans le soutien aux organisateurs de concerts, notamment dans le domaine de l’orgue.
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 2 Oct 2024 - 5:49
2 octobre 1370 - Du Guesclin reçoit l'épée de connétable
Le 2 octobre 1370, dans sa résidence de l'hôtel Saint-Pol, dans le quartier parisien du Marais, le roi Charles V le Sage octroie à Bertrand Du Guesclin le titre de connétable en reconnaissance des services rendus.
Le titre de connétable correspond au Moyen Âge aux fonctions modernes de chef d'état-major. Le mot vient du latin comes stabuli, qui désigne le comte de l'étable (aussi appelé grand écuyer).
Du Guesclin reçoit l'épée de connétable des mains de Charles V, miniature, bibliothèque Sainte-Geneviève.
Mercenaire et Breton
Né un demi-siècle plus tôt au château de La Motte-Broons, près de Dinan, dans le duché de Bretagne alors indépendant, Bertrand Du Guesclin se signale très tôt par son caractère combatif (et sa laideur). Il fait ses premières armes dans la guerre de la Succession de Bretagne, aux côtés de Charles de Blois, le candidat du roi de France.
Dès 1350, sans attendre la fin du conflit, il entre au service du roi de France Jean II le Bon. Mais c'est surtout au service de son fils Charles V qu'il va déployer toute son énergie. C'est ainsi qu'en 1364, il bat à Cocherel les troupes du roi de Navarre Charles le Mauvais.
Là-dessus, toujours en quête d'aventure, il revient en Bretagne, au secours de Charles de Blois. Mais il se fait battre et même capturer à Auray par les Anglais du Prince Noir, alliés du camp rival, le 29 septembre 1364. La bataille, qui voit aussi la mort de Charles de Blois, met fin à la guerre bretonne.
La bataille d'Auray, 29 septembre 1364 (miniature de Jean Cuvilier, Chanson de Bertrand du Guesclin, vers 1380, Bristish Library)
Aventures castillanes
Charles V fait libérer Du Guesclin contre 100 000 livres, l'équivalent de 40 000 florins, et lui demande en retour de libérer le royaume des Grandes Compagnies. Il s'agit de bandes de mercenaires qui, depuis la paix de Brétigny (mai 1360) et la fin des hostilités avec les Anglais, mettent les campagnes au pillage faute d'être employés à la guerre.
Du Guesclin leur trouve une occupation en les emmenant de l'autre côté des Pyrénées où, là comme en Bretagne, se déroule une guerre entre prétendants à la couronne de Castille.
Les Français apportent leur concours à Henri de Trastamare contre Pierre Ier le Cruel. Mais celui-ci appelle à son secours les vieux adversaires de Du Guesclin : le capitaine anglais Chandos et le Prince Noir, fils du roi Édouard III ! Le premier choc est fatal à Du Guesclin. À Navarette, en 1367, il est capturé par le Prince Noir. Le Breton, par orgueil, fixe lui-même le montant de sa rançon au niveau qui sied à sa valeur. C'est ainsi que le roi Charles V le fait à nouveau libérer, cette fois en échange de 60 000 florins.
Peu après, Du Guesclin prend sa revanche sur Pierre le Cruel et l'oblige à se réfugier dans la forteresse de Montiel. Capturé, Pierre Ier est tué par Henri de Trastamare. Fin de l'épisode castillan.
Connétable et Français (ou presque)
De retour à Paris, le mercenaire reçoit donc du roi le titre de connétable malgré les réticences des courtisans et des princes qui supportent mal le rude caractère du Breton.
En l'honorant ainsi, le roi veut s'attacher son concours pour chasser les Anglais des dernières provinces qui leur restent sur le Continent et en finir avec une guerre qui n'a que trop duré (on ne l'appelle pas encore guerre de Cent Ans).
Le chevalier breton, célèbre pour sa laideur tout autant que sa vigueur et son talent de stratège, accepte l'honneur qui lui est fait par le Conseil du roi et va s'en acquitter avec succès pendant les dix années qui lui restent à vivre.
Dur à la tâche, il évite les batailles rangées et fait méthodiquement le siège des places fortes que possèdent encore les Anglais sur le Continent, en faisant usage de l'artillerie naissante. Pas moins de 32 bouches à feu sont mises en batterie en 1374 devant le château de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Il ne rechigne pas à la ruse. Ainsi lui arrive-t-il de s'emparer d'un château avec des soldats déguisés en bûcherons.
À la fin, Du Guesclin chasse les Anglais de Normandie, de Guyenne, de Saintonge et du Poitou. Il fait également la chasse aux routiers qui sèment la désolation. Il meurt de maladie à 60 ans, le 13 juillet 1380, en assiégeant un de leurs repaires, à Châteauneuf-de-Randon, en Gévaudan. Le gouverneur de la place se rend et vient solennellement déposer les clés de la forteresse sur le cercueil du héros !
Bertrand du Guesclin, en hommage aux services rendus, est inhumé dans la nécropole royale de Saint-Denis. Le roi le suit de peu dans la mort, le 16 septembre 1380.
Le siège de Brest par Du Guesclin en 1373 (miniature du XVe siècle, BN)
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 2 Oct 2024 - 6:00
Naissances
Ferdinand Foch - 2 octobre 1851 à Tarbes - 20 mars 1929 à Paris
Ancien élève des Jésuites et Polytechnicien, Ferdinand Foch devient en 1918 le généralissime des troupes alliées à la conférence franco-britannique de Doullens, avec autorité sur les commandants en chef britannique (Douglas Haig) et français (Philippe Pétain).
Ses succès lui valent d'être élevé à la dignité de Maréchal de France. Le 11 novembre 1918, il participe à la signature de l'armistice dans la forêt de Rethondes... _________________________________________________________________
Mohandas Gandhi - 2 octobre 1869 à Porbandar (Gudjerat, Indes britanniques) - 30 janvier 1948 à Delhi (Inde)
Mohandas Gandhi fait des études d'avocat à Londres puis s’établit en Afrique du sud. Affecté par des vexations racistes de la part des Blancs, il s'érige en défenseur des immigrants indiens et forge une doctrine originale fondée sur la non-violence, la maîtrise de soi et le respect de la vérité (la «satyagraha»).
À son retour en Inde en 1915, il bénéficie d'une solide réputation d'ascète et de héros qui lui vaut d'être surnommé par le grand poète indien Tagore Mahatma, d'après un mot hindi qui veut dire «Grande âme». Gandhi mène dès lors la lutte pour l'autonomie du pays puis pour son indépendance tout en prônant l'autosuffisance économique, le retour aux techniques traditionnelles, mais aussi l'émancipation des femmes et des Intouchables (les hors-castes de l'hindouisme).
Son combat aboutit à l'indépendance de l'Inde (15 août 1947) mais aussi à sa scission d'avec le Pakistan, un État artificiel en deux parties séparées par 1200 kilomètres destiné à rassembler les musulmans du sous-continent. Il s'ensuit une atroce guerre qui se solde par de nombreux morts et quatorze millions de personnes déplacées. Gandhi lui-même est assassiné par un fanatique hindou. Le vieillard meurt en prononçant : «Mon Dieu !».
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 4 Oct 2024 - 5:49
4 octobre 1957 - Lancement du premier satellite artificiel
Le 4 octobre 1957, l'URSS met en orbite le premier satellite artificiel de l'histoire, Spoutnik 1 (d'un mot russe qui signifie «compagnon de voyage»).
Spoutnik 1 (1957)
L'engin, d'un diamètre de 60 cm et d'un poids de 83,6 kilos, est mis en orbite par une fusée à une altitude de 900 km. Il accomplit une révolution de la Terre en 96 minutes. Son «bip-bip» va devenir vite familier à tous les hommes.
Le 3 novembre suivant, les Soviétiques récidivent avec Spoutnik 2. Cette fois, l'engin amène dans l'espace une chienne nommée Laïka (elle meurt au cours du voyage, mais le fait ne sera révélé que 40 ans plus tard !).
Le défi soviétique
Cette performance trouve son origine dans la rafle de savants allemands qui travaillaient sur les fusées V2 de Hitler et sont entrés bon gré mal gré au service des vainqueurs.
Les plans des missiles allemands sont retraités par Sergueï Korolev, un ingénieur russe de génie, rescapé du Goulag grâce à une intervention de l'aéronauticien Andreï Tupolev, en 1940. Il conçoit le lanceur qui va mettre en orbite Spoutnik ainsi que les fusées Vostok des programmes habités.
Le lancement du premier satellite artificiel survient en pleine guerre froide et après la sauvage répression par les Soviétiques d'un soulèvement en Hongrie. Plusieurs journalistes américains y voient une défaite de leur camp et font un rapprochement avec l'attaque surprise des Japonais contre Pearl Harbor en 1941.
Le petit satellite prouve que l'Amérique n'est plus une forteresse géographique et les citoyens des États-Unis prennent conscience qu'ils ne sont plus à l'abri d'une attaque par des missiles nucléaires.
C'est ainsi que Spoutnik 1 déclenche la course à l'espace. Elle va se poursuivre avec le triomphe de Iouri Gagarine.
Trois semaines après le vol de Gagarine, le 5 mai 1961, Alan Shepard est le premier Américain à s'élever dans l'espace. Il se contente d'un vol suborbital (il ne tourne pas autour de la Terre comme le Soviétique). Le 20 février 1962, son compatriote John Glenn est quant à lui mis en orbite pendant cinq heures à bord de Friendship-7.
Les Soviétiques reprennnent l'initiative en envoyant la première femme dans l'espace le 16 juin 1963. Il s'agit de Valentina Terechkova. Le 18 mars 1965, Alexei Leonov effectue la première sortie extra-véhiculaire dans l'espace à bord de la capsule Voshkhod-2.
Les Américains gagnent enfin la course avec le petit pas de Neil Armstrong sur la lune, le 21 juillet 1969.
Alban Dignat
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 4 Oct 2024 - 8:15
et si nous pensions d'abord à notre terre,elle va si mal de tous les côtés
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 4 Oct 2024 - 9:01
Bonjour clairette je partage ta réflexion sur le sort de notre planète, mais tant que les grandes puissances continueront à polluer à qui mieux mieux la Terre, je crains que les efforts des petites puissances ne soient voués à l'échec, sauf à nous prélever des taxes écologiques pour couvrir les déficits colossaux comme s'activent nos dirigeants actuels .
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 5 Oct 2024 - 10:19
5 octobre 1795 - Bonaparte devient le «général Vendémiaire»
Le 5 octobre 1795, un général inconnu fait une entrée remarquée dans les affaires politiques de la France. Il sera longtemps surnommé avec une teinte de mépris « général Vendémiaire » en souvenir de ce jour : 13 Vendémiaire An IV selon le calendrier républicain... Il a nom Napoléon Bonaparte.
Napoleon Bonaparte 26 ans,l'époque vendémiaire(par Bacler d'Albe)
L'insurrection de Vendémiaire devant l'église Saint-Roch (Paris), gravure de Pierre-Gabriel Berthault d'après Abraham Girardet en 1795
La Révolution à la peine
Les députés de la Convention ont éliminé un an plus tôt, le 9 thermidor, Robespierre et l'opposition jacobine de gauche. Cette Convention « thermidorienne » se prépare à instaurer un nouveau régime, le Directoire, pour préserver les acquis de la Révolution... y compris les fortunes d'origine douteuse.
Mais les royalistes, qui ont la majorité de l'opinion avec eux, s'insurgent. Deux sections parisiennes de sans-culottes et une partie de la garde nationale prennent les armes.
Le 4 octobre 1795, les insurgés projettent d'encercler le palais des Tuileries où siègent l'assemblée de la Convention et le Comité de salut public (le gouvernement) avec deux colonnes, l'une partie de l'église Saint-Roch, sur la rue Saint-Honoré, l'autre partie du Pont-Neuf. Paul Barras (40 ans), vicomte de son état, est chargé de la répression en qualité de commandant en chef de l'armée de l'intérieur.
Le 5 octobre, il convoque Napoléon Bonaparte (26 ans), qu'il a remarqué au siège de Toulon, deux ans plus tôt, et élevé du grade de capitaine à celui de général. Il lui demande d'agir sans attendre.
Un général déterminé
Le 15 septembre, Bonaparte a été rayé de la liste des généraux en activité par Cambacérès en raison de ses compromissions avec le camp de Robespierre. Il a même fait quelques jours de prison. Barras ne l'en nomme pas moins commandant en second de l'armée de l'intérieur avec mission de rétablir l'ordre.
Le jeune général ne se fait pas prier. La chronique assure qu'il aurait alors déclaré à Barras : « Général, j'accepte. Mais je vous préviens que l'épée hors du fourreau, je ne l'y remettrai qu'après avoir rétabli l'ordre ».
Ayant fait venir des canons de la plaine des Sablons aux Tuileries, il mitraille les insurgés royalistes sur les marches de l'église Saint-Roch, au cœur de Paris, et en trois quarts d'heure, a vite fait de mettre en fuite les insurgés, à l'exception de ceux - nombreux - qui sont restés sur le carreau, morts ou blessés. On évalue à près de trois cents le nombre de victimes...
Fabienne Manière
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 6 Oct 2024 - 2:47
6-24 octobre 1973 - La guerre du Kippour
Le 6 octobre 1973, l'armée égyptienne franchit le canal de Suez à la faveur de la fête juive du Yom Kippour, le Grand Pardon, pendant laquelle se recueillent beaucoup d'Israéliens. Avec pas moins de 1500 chars, 222 bombardiers et près de 300 000 hommes, elle prend à revers les troupes israéliennes qui stationnent dans le Sinaï depuis leur victoire triomphale de juin 1967.
Les alliés syriens de l'Égypte (100 000 hommes) lancent au même moment 3 divisions blindées et 1000 chars sur le plateau du Golan, également occupé par les Israéliens depuis 1967. En quatre jours, ils s'emparent du mont Hermon et de la ville de Qunaytra.
6 octobre 1973 : Anouar el-Sadate (au centre) préparant l'offensive avec ses officiers.
Le pari osé de Sadate
Ayant succédé à la tête de l'Égypte au prestigieux Nasser, le président Anouar el-Sadate a pris l'initiative de la guerre pour venger les Arabes de leurs humiliations passées et consolider sa légitimité auprès de ses concitoyens. C'est la quatrième fois que vont se heurter les armées arabes et israéliennes après la guerre de 1948, consécutive à la proclamation de l'indépendance de l'État d'Israël par l'ONU, l'opération israélo-franco-britannique de Suez en 1956 et la guerre des Six Jours en 1967.
Le Premier ministre israélien Golda Meir, le général de division Rehavam Zeevi et le DM Moshe Dayan lors d'un vol en hélicoptère militaire pendant la guerre du Kippour. .
Le gouvernement israélien dirigé par Golda Meir, une femme de grande énergie, se montre trop confiant dans la supériorité de Tsahal et le ministre de la Guerre, le général Moshé Dayan, repousse les avertissements du service de renseignement et néglige d'ordonner une mobilisation partielle préventive.
Quand survient l'offensive, les Israéliens, qui éprouvent pour le coup la plus grande peur de leur Histoire, reprennent rapidement leurs esprits et jettent toutes leurs forces dans la bataille (275 000 soldats). Ils ripostent aux Syriens avec leurs chars, anéantissent l'aviation ennemie et s'engagent sur la route de Damas, la capitale syrienne.
Sur le front sud, le 15 et le 16 octobre, les troupes blindées du général Ariel Sharon repassent le canal de Suez dans l'autre sens et établissent une tête de pont qui menace la vallée du Nil et Le Caire. Plus sérieusement, ils encerclent la troisième armée égyptienne qui s'était trop vite aventurée de l'autre côté du canal, dans la péninsule du Sinaï. La plupart des chars égyptiens sont détruits. Les pertes humaines du côté arabe ne sont pas chiffrées. Quant aux Israéliens, ils ont à déplorer 3.000 morts, un chiffre important au regard de leur population.
Le 23 octobre, l'Égypte accepte le cessez-le-feu après que l'ONU, à New York, eût appelé les belligérants à négocier (résolution 338 du Conseil de sécurité).
La Syrie l'accepte à son tour le lendemain... Seul l'Irak refuse toute négociation. A vrai dire, il n'a pas grand chose à craindre des Israéliens vu l'éloignement du front.
Le 11 novembre, Israéliens et Égyptiens signent un accord au kilomètre 101 suite auquel ils reviennent sur leurs positions d'avant le conflit.
Alban Dignat
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 8 Oct 2024 - 9:43
8 octobre 1517 - François 1er fonde « Le Havre de Grâce »
Le 8 octobre 1517, François Ier signe la charte de fondation d’un nouveau port face à l’Angleterre : « Le Havre de Grâce ».
Un acte fort qui répond à un double objectif, commercial et militaire, en cette époque de la Renaissance qui va de pair avec les grandes découvertes de l’autre côté de la « mer océane ».
Vue aérienne du centre ville reconstruit, dominé par le clocher de l'église Saint-Joseph, :copyright: Direction de la communication de la ville du Havre.
Où est le vieux Havre ?
Le visiteur qui découvre Le Havre a beau savoir que cette ville à nulle autre pareille fête ses cinq siècles d’existence, sa première impression risque d’être celle d’un voyage à travers les âges nettement plus court, l’emmenant jusqu’à l’un de ces ensembles urbains sans âme sortis de terre à la hâte, au milieu du XXe siècle, quelque part dans l’immense Union soviétique en plein développement.
Qu’on ne cherche dans les lignes qui précèdent aucune intention péjorative, mais seulement la traduction d’un choc visuel de forte intensité, tel que l’ont vécu les Havrais ayant connu leur ville d’avant le martyre de 1944 et celle d’après.
L’indispensable déambulation qui s’ensuit présente le double avantage de se familiariser progressivement avec cette architecture anguleuse à l’abord déconcertant et de dénicher ça et là des traces de la cité d’origine, qui sont autant d’indices pour remonter le temps jusqu’à ce début du XVIe siècle où débute l’histoire qui nous intéresse.
Bassin du Commerce. Vue sur la passerelle François Le Chevalier construite en 1960 (anciennement passerelle du pont de la Bourse) et sur l'église Saint-Joseph. :copyright: Philippe Bréard.
La création du Havre a un objectif également militaire. La guerre de Cent Ans n’est pas loin et l’estuaire de la Seine est un endroit clé qu’il faut protéger. Il y a besoin d’un nouveau port car Honfleur est limité du fait qu’il se trouve directement sur la Seine et le port de Harfleur s’envase. Le Havre présente l’avantage d’être situé à l’extrémité de l’estuaire et de bénéficier d’une marée étale longtemps, permettant d’accueillir des navires de fort tonnage. Par la volonté de François Ier, tout va aller très vite. (...)
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 9 Oct 2024 - 3:46
9 octobre 43 av. J.-C. - Fondation de Lyon
Le 9 octobre de l'an 43 avant notre ère, Lucius Munatius Plancus, ancien officier de César, proconsul en Gaule, fonde une colonie promise à un destin exceptionnel sous le nom de Lugdunum puis Lyon.
Le théâtre romain de Fourvière(doc musée gallo-romain de Fourvière. Lyon
Une colonie romaine
Au cours des mois qui suivent l'assassinat de César, le Sénat ordonne à ses généraux Lépide et Plancus, qui commandent les légions de Gaule, de fonder une colonie sur la colline qui domine le confluent de la Saône et du Rhône.
Le choix du lieu s'explique par la présence de nombreuses routes en relation avec les différentes régions de la Gaule. Des Gaulois sont déjà installés à proximité, dans un village du nom de Condate, sur la « presqu'île », entre la colline de la Croix-Rousse et l'actuelle place Bellecour.
Lucius Munatius Plancus trace le decumanus, axe est-ouest de la future ville, sur l'emplacement de l'actuel musée gallo-romain. La ville porte d'abord le nom de Colonia Copia Felix Munatia, bientôt modifié en Copia Lugdunum. Lugdunum, plus tard transformé en Lyon, signifierait en gaulois : la « colline du dieu Lug ».
Lugdunum, capitale des Gaules
Sous le règne d'Auguste, héritier de Jules César, son gendre Agrippa divise la « Gaule chevelue », c'est-à-dire la Gaule conquise par César, en trois provinces : Lyonnaise, Aquitaine, Belgique. Sur le littoral méditerranéen, la Narbonnaise, plus anciennement romanisée, demeure province sénatoriale.
En 16 et en 14 av. J.-C., l'empereur Auguste, de passage en Gaule, fait construire à Lugdunum le premier théâtre des Gaules, aux dimensions modestes (4500 places). La ville devient la capitale commune aux trois Gaules. Plusieurs empereurs y séjournent et le futur empereur Claude, fils de Drusus, beau-fils d'Auguste, et d'Antonia, fille de Marc-Antoine, y naît le 1er août de l'an 10 av. J.-C.
Yves Chenal Ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé et docteur en histoire médiévale, Yves Chenal a enseigné pendant plusieurs années dans des lycées parisiens avant de passer le concours de l'ENA. Il est aujourd'hui en activité dans une préfecture.
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 9 Oct 2024 - 4:09
9 octobre 1890 - Et Clément Ader inventa l'avion...
Le 9 octobre 1890, dans le parc d'un château proche de Paris, Clément Ader (49 ans) s'élève au-dessus du sol à bord d'un engin à moteur et à hélice.
Dénommé Éole, cet engin en forme de chauve-souris permet à l'inventeur français d'accomplir un bond de 50 mètres... À quelques dizaines de centimètres de hauteur.
L'envol d'Eole, gouache de Georges Beuville (Musée de l'Air PARIS)
La performance semble modeste mais c'est la première fois qu'un homme réussit à s'envoler à bord d'une machine plus lourde que l'air et non d'un aérostat (ballon).
Ingénieur aux Chemins de fer du Midi, Clément Ader a conçu son appareil en observant le vol des roussettes (une variété de chauve-souris). Il l'a baptisé «avion».
Le mot vient du latin avis, qui signifie oiseau. Il dérive du mot aviation inventé en 1863 par un journaliste, Gabriel de La Landelle, en référence à la «barque ailée» d'un marin breton ; en fait un planeur tiré par un cheval, face au vent...
Après son premier essai avec Éole, Clément Ader conçoit un engin baptisé Avion III, avec deux moteurs à vapeur de 40 chevaux.
Le 14 octobre 1897, il se lance sur la piste, à Satory, près de Paris, en présence de deux généraux. Las, un coup de vent le déporte sur le côté. C'est la fin de ses espoirs.
L'aviation prendra enfin son essor au cours de la décennie suivante, sous l'impulsion des frères Wright, deux industriels américains.
Fabienne Manière
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 10 Oct 2024 - 8:31
10 octobre 1903 : Mise en vente de l'aspirine
L''aspirine est mise en vente en Allemagne le 10 octobre 1903. C'est l'aboutissement d'une très longue recherche qui remonte aux Sumériens.
Ces derniers avaient observé que l'écorce de saule calmait les douleurs. Le Grec Hippocrate avait validé leur observation mais il avait fallu attendre le XIXe siècle pour découvrir le principe actif à l'origine de cette propriété : l'acide acétylsalicylique.
Le chimiste allemand Felix Hoffmann part en quête d'un composé équivalent mais plus facile à synthétiser. Ce sera l'acide spirique, extrait de la spirée ou reine-des-prés. Le laboratoire Dreser, qui emploie Hoffmann, dépose un brevet à Munich le 6 mars 1899 et confie à l'entreprise Bayer la commercialisation de l'aspirine.
Sitôt sur le marché, ce médicament anti-fièvre et antalgique (atténuateur de la douleur) recueille un immense succès. L'aspirine suscite en Allemagne le développement d'une puissante industrie pharmaceutique. Elle a aussi les honneurs du traité de Versailles (1919), une clause de celui-ci faisant tomber son brevet dans le domaine public (en France exclusivement !).
Dans les années 1950, l'aspirine semble condamnée par l'arrivée d'un nouvel antalgique, le paracétamol. Mais l'on découvre opportunément qu'elle peut aussi prévenir les accidents vasculaires. Et la voilà repartie pour une deuxième vie...
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 10 Oct 2024 - 8:41
Décès
Pierre Le Pesant de Boisguilbert
17 février 1646 à Rouen - 10 octobre 1714 à Rouen
Ce magistrat français, féru d'économie, a pour la première fois osé contester le mercantilisme, doctrine professée par la classe dirigeante au XVIIe siècle.
Baptisé le 17 février 1646 à Rouen, cousin de Corneille et peut-être lointain parent de Vauban, proche des jansénistes, Pierre Le Pesant de Boisguilbert se met en tête de contester l'impéritie des gouvernants ; démarche périlleuse au Siècle de Louis XIV ! En 1695, dans un livre intitulé Détail de la France, il décrit un pays exsangue victime de deux erreurs majeures :
- La première est de croire que l'État peut résoudre les problèmes économiques alors qu'en pratique, il étouffe la production par ses réglementations et ses taxes (un débat toujours actuel),
- La seconde, qu'il développera en 1707 dans un opuscule intitulé : De la nature des richesses, de l'argent et des tributs, est de croire comme les mercantilistes que la richesse vient de l'accumulation d'or et d'argent. En précurseur des libéraux et du premier d'entre eux, Adam Smith, Boisguilbert souligne avec bon sens que les métaux précieux n'ont aucune valeur en soi ; ils n'ont d'autre rôle que de faciliter les échanges. L'important réside dans la production de richesses.
Boisguilbert recommande un impôt universel sur le revenu, payé par tous. C'est le projet qui sera repris par Vauban dans son plaidoyer : La Dîme royale (ouvrage dont la paternité sera d'ailleurs attribuée à Boisguilbert par Voltaire !). Il recommande aussi, chose tout à fait révolutionnaire à son époque, d'interdire les monopoles, de faciliter la concurrence et de respecter la liberté des prix ; une façon paradoxale de faire en sorte que la libre confrontation des intérêts particuliers aboutisse à servir l'intérêt général. C'est en filigrane la «main invisible» d'Adam Smith.
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 11 Oct 2024 - 7:11
11 octobre 1963 - La France pleure Jean Cocteau et Édith Piaf
Le vendredi 11 octobre 1963, s'éteignait dans sa 74e année le poète et académicien Jean Cocteau (1889-1963). Déjà malade, il avait appris quelques heures avant la disparition de sa grande amie, la chanteuse française Édith Piaf (1915-1963), à 48 ans. C'était la fin d'une longue amitié tissée depuis plus de vingt ans.
Jean Cocteau et Edith Piaf
Le « Poète de tous les Arts »
Écrivain et poète (roman, théâtre, critique), peintre, dessinateur, décorateur, graphiste et céramiste, chorégraphe et cinéaste, Jean Cocteau (1889-1963) est né à Maisons-Laffitte le 5 juillet 1889 au sein d'une famille de la grande bourgeoisie parisienne. Dès l'enfance, il est inspiré par les réceptions musicales de son grand-père et les lectures de contes par sa gouvernante Joséphine (illustrations de Gustave Doré).
Malheureusement, très affecté par le suicide de son père, Georges, alors qu'il n'a que 9 ans (1898), il décide d'exorciser cette tragédie qui le minera toute sa vie en découvrant le monde du cirque, de l'illusion et du trompe l'oeil, l'âme créatrice de l'imagination et du rêve. Pour l'anecdote, il oubliera même de se présenter à l'épreuve du baccalauréat au lycée Condorcet puis abandonnera ses études.
Anticonformiste mondain, il fréquente dès l'âge de seize ans (1905) les cercles artistiques parisiens (Marcel Proust, les Daudet, les Rostand, la comtesse de Noailles) et européens (Édith Wharton, la princesse Bibesco, Ezra Pound).
Édouard de Max, célèbre tragédien fasciné par l'écriture du jeune artiste poète, esthète et dandy de 19 ans, organise une matinée théâtrale pour présenter ses oeuvres oniriques (théâtre Fémina, 1908). Avec Maurice Rostand et François Bernouard, Jean Cocteau fonde alors la revue poétique Shéhérazade et publie un recueil de poèmes, La lampe d'Aladin (1909).
Véritable révélation pour lui, c'est en rencontrant le prestigieux Serge de Diaghilev, directeur des Ballets russes pour la création du Sacre du Printemps (Stravinski, 1913), qu'il se montre fervent admirateur et rallie l'avant-garde anticonformiste (« Étonne-moi ») de Montparnasse. Il travaille avec ses amis Picasso, Modigliani, Max Jacob, Apollinaire, Érik Satie (Parade, monté avec Diaghilev, Rome, 1917), Blaise Cendrars, Aragon, Tzara ou André Gide (dit «Androgyde» !), dans toutes les formes d'expressions artistiques.
Réformé durant la guerre, Jean Cocteau est versé dans l'auxiliaire à Paris et engagé comme ambulancier, puis participe aux vols de Roland Garros (Le Cap de Bonne-Espérance, 1919). Sous l'impulsion de son nouveau compagnon et très jeune écrivain Raymond Radiguet (Le Diable au corps, 1923) qui meurt brutalement, il se met à écrire des romans (Le Gendarme incompris, 1921).
À la suite d'une inévitable dépression nerveuse (1924), il commence à s'adonner à l'opium et suit une série de cures de désintoxication.
Pendant l'Occupation, détesté en raison de son homosexualité par le régime collaborationniste de Vichy (Rebatet, Brasillach, Céline), il se lie d'amitié avec l'occupant Arno Breker, sculpteur fétiche d'Adolf Hitler (Salut à Breker dans la revue Comoedia, 23 mai 1942). Il fréquente Karl Hepting, directeur de l'Institut allemandet Ernst Jünger. Parallèlement, il témoigne en faveur de Jean Genet en cour d'assises (1942). Inquiété à la Libération, il est défendu par Genet, Éluard et Aragon.
En sus d'une oeuvre précieuse et prolifique, intrigante et parfois irritante (détesté par André Breton, jalousé par André Gide), cet esthète touche à tout, créateur doué et narcissique, à la palette variée des talents, laisse un journal intime intitulé le Passé défini (1951-1963).
Élu successivement à l'Académie royale de Belgique et à l'Académie française (3 mars 1955 au fauteuil n°31 de Jérôme Tharaud par 17 voix contre 11 à Jérôme Carcopino), il dessine lui-même son épée et fait traduire son discours en argot des prisons avant d'être reçu le 20 octobre 1955 par André Maurois.
Jean Cocteau(Doc INA)
«Quand elle est morte... le Poète pleurait»
C'est dans sa retraite de la Maison du Bailli à Milly-la-Forêt que Jean Cocteau -ménagé par sa cuisinière qui connaît parfaitement la fragilité de son état de santé-, apprend la mort quelques heures plus tôt de sa grande amie Edith Piaf qu'il avait fait débuter au théâtre dans sa pièce « Le Bel Indifférent » (1940). Au même moment, à Paris, nombre d'artistes et de personnalités s'étonnent que l'écrivain et académicien, si proche de la chanteuse défunte, mette autant de temps à témoigner ses souvenirs et à lui rendre hommage.
Peu de personnes savent en réalité que, déjà victime de deux crises cardiaques et trop ému, il vient de déclarer à son proche entourage : « C'est le bateau qui achève de couler. C'est ma dernière journée sur cette terre. »
Peu de temps après, il s'éteint à son tour sans avoir eu la force d'écrire l'article que le magazine Paris-Match vient de lui commander pour être publié dès le lendemain de cette si pénible journée. Il repose dans la chapelle Saint-Blaise-des-Simples de Milly-la-Forêt, décorée par ses soins (1959).
Trop facile serait de conclure cet hommage croisé en rappelant au lecteur que, dans tous les kiosques de France et des pays francophones, le Parisien Libéré publia le lendemain un gros titre évocateur du départ crépusculaire de la somnambule du grand public et du funambule du Tout-Paris : « La mort d'Édith Piaf a tué Jean Cocteau ».
Accordons plutôt à ce dernier le mot de la fin : «Vivre me déroute plus que mourir». Mieux encore, laissons à Édith Piaf celui de fredonner l'hymne à l'amour et à son éternel retour : «Non, rien de rien Non, je ne regrette rien Ni le bien qu'on m'a fait, ni le mal Tout ça m'est bien égal Non, rien de rien Non, je ne regrette rien C'est payé, balayé, oublié Je me fous du passé Balayés pour toujours Je repars à zéro Car ma vie Car mes joies Aujourd'hui ça commence avec toi...».
Pierre Le Blavec
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 12 Oct 2024 - 7:38
12 octobre 1492 - Christophe Colomb atteint le Nouveau Monde
Le vendredi 12 octobre 1492, après deux longs mois de mer, Christophe Colomb pose le pied sur une île des Bahamas.
Le navigateur génois croit de bonne foi avoir atteint l'Asie des épices et pour cette raison appelle « Indiens » (habitants de l'Inde) les premiers indigènes de rencontre.
Le voyage de l'imprévu
Six mois plus tôt, Christophe Colomb (en espagnol, Cristobal Colón) a convaincu les souverains espagnols de le soutenir dans son projet fou d'atteindre l'Asie des épices en navigant vers l'Ouest, à travers l'Océan Atlantique.
Fort de leur soutien et grâce à l'aide matérielle de deux armateurs, les frères Pinzón, il a pu armer une caraque, la Santa Maria, et deux caravelles, la Niña et la Pinta. Le départ a lieu le 3 août 1492.
Après une escale dans l'archipel des Canaries, possession espagnole, la flotille fonce vers le sud-ouest en suivant les alizés.
Les équipages s'inquiètent bientôt de l'absence de terre. Le 10 octobre, ils sont à bout et sur le point de se mutiner. Enfin, après 36 jours de navigation (au lieu des 15 escomptés), la vigie de la Pinta crie pour de bon : « Tierra »!...
Les navires accostent sur une petite île. Elle est comme de juste baptisée San Salvador (« Saint Sauveur ») par les Espagnols. Les marins, quand ils descendent à terre, sont bouleversés par... la nudité des pacifiques Taïnos, des Indiens du groupe des Arawaks.
Malgré ou à cause de leur nudité, les femmes indigènes les attirent. Cela leur vaudra de ramener en Europe, sans le savoir, une terrible maladie vénérienne, la syphilis. En contrepartie, les Européens amènent aux habitants de ce Nouveau Monde des maladies comme la rougeole qui vont les décimer en quelques années, plus sûrement que les arquebuses et les épées.
Les navires ne s'attardent pas et poursuivent vers ce qui sera plus tard connu comme l'île de Cuba. Une homonymie des noms convainc Christophe Colomb qu'il est aux portes de l'empire chinois du Grand Khan.
Découverte d'Haïti
Le 6 décembre 1492, Christophe Colomb et les deux bateaux qui lui restent arrivent en vue d'une nouvelle île que les indigènes appellent Ayiti (Haïti) ou Quisqueya.
Les Espagnols la rebaptisent Isla española (dont on fera Hispaniola). L'île séduit les Européens par sa beauté et recèle quelques ressources aurifères dans le sous-sol et les rivières.
Dans la nuit de Noël, la lourde Santa Maria s'échoue sur la grève, au nord de l'île.
Faute de pouvoir ramener tous les hommes en Espagne, l'Amiral fait construire un fort avec les débris du navire et laisse sur place 39 hommes.
Le 4 janvier 1493, enfin, il prend le chemin du retour avec la Niña. Après une difficile traversée, le 31 mars, c'est l'entrée triomphale à Palos puis à Séville, où les habitants se pressent pour voir et toucher les sept Taïnos que Colomb a ramené des îles et que l'on qualifie aussitôt d'« Indiens » (car chacun croit que leur terre d'origine fait partie des Indes).
À Haïti, les choses tournent très mal pour les hommes restés sur place. Plutôt que de se tenir tranquilles, ils tentent de soumettre leurs voisins indiens. Ces derniers ripostent en attaquant le fort et massacrant ses habitants. Mauvais début pour la colonisation.
Les navires accostent sur une petite île. Elle est comme de juste baptisée San Salvador (« Saint Sauveur ») par les Espagnols. Les marins, quand ils descendent à terre, sont bouleversés par... la nudité des pacifiques Taïnos, des Indiens du groupe des Arawaks.
Malgré ou à cause de leur nudité, les femmes indigènes les attirent. Cela leur vaudra de ramener en Europe, sans le savoir, une terrible maladie vénérienne, la syphilis. En contrepartie, les Européens amènent aux habitants de ce Nouveau Monde des maladies comme la rougeole qui vont les décimer en quelques années, plus sûrement que les arquebuses et les épées.
Les navires ne s'attardent pas et poursuivent vers ce qui sera plus tard connu comme l'île de Cuba. Une homonymie des noms convainc Christophe Colomb qu'il est aux portes de l'empire chinois du Grand Khan