La surpopulation est un crime contre l’humanité.
Soeur Emmanuelle, dans son admirable courage intellectuel, avait déclaré :
« Dans les bidonvilles, j'avais chargé un docteur de prescrire la pilule, afin que les femmes n'aient pas un bébé tous les dix mois. J'avais vu une femme enceinte allaiter deux bébés ; je ne pouvais laisser perdurer cette situation. J'ai envoyé une lettre directe au Pape pour lui expliquer. Je n'ai jamais eu de réponse. »
Soeur Emmanuelle (interview parue dans « Le Point » du 7 novembre 2003).
Il serait bien mal venu de se poser la question : Soeur Emmanuelle était-elle nazie ?!! (Sensu le Vatican anti-pilule, le Vatican anti-capote, le Vatican anti-avortement). C'est un outrage et je m'en excuse. Pourtant, quand nous nous sommes tout récemment permis d'agiter en pionniers l'idée de la dépopulation pour soulager les hommes et leur planète exsangue, on nous a traité de toutes sortes de noms d'oiseaux (éconazis, écofascistes, khmers verts, malthusiens et j'en passe), nous avons été insultés, calomniés, menacés, lesquelles insultes sont toujours lisibles sur certains sites malfamés de l'extrême droite catho, des suprématistes racistes et même d'une branche bigote de l'UMP ! Contrairement à toute logique, la décroissance démographique reste un problème épineux, un énorme tabou qui n'ose pas dire son nom, un scandale qui provoque tous les courroux ! Suggérer de modérer la démographie d'un monde en proie à la surpopulation semble relever de l'outrage, de l'infamie, tant le thème appartient à la langue de bois. Certes, je ne suis pas « religieuse », plutôt iconoclaste, mais la vision de Soeur Emmanuelle est aussi politiquement incorrecte pour les conservateurs, même peut-être pour Nicolas Hulot qui se refuse à se prononcer sur un pacte antinataliste qu'il conviendrait d'inclure à tout pacte écologique.
Encore un mot, le permettez-vous ?
Alors que des milliers de milliards de dollars et d'euros volent au secours des banksters, il nous faut déplorer le chiffre scandaleux de presque un milliard de personnes victimes de famine. Le magnifique Jean Ziegler vient encore de nous rappeler que, selon certains spécialistes lucides, une agriculture planétaire et démocratique, sortie des mains spéculatives de la ploutocratie, serait susceptible de nourrir 12 milliards de terriens, soit le double de ce que nous sommes. Mais rappelons qu'il ne nous fallut qu'un demi-siècle pour passer de 3 milliards (en 1960) aux plus de 6 milliards que nous sommes. Cet effectif démographique de 12 milliards n'interviendra cependant pas avant la fin du siècle, grâce à un bienheureux ralentissement de la natalité du bloc occidental ainsi qu'a des mesures coercitives adoptées en Chine. (Ce vieillissement populationnel fait certes craindre le pire aux institutions, mais faut-il sauver les caisses de retraite ou la planète ?) Alors, même si intervenait, on ne sait par quel miracle, une répartition alimentaire équitable, même si notre planète était apte à nourrir (bientôt sans pétrochimie ?) ces 12 milliards de bouches, il en serait donc fini d'un monde vivable au-delà de 2100 ?! Voyez bien qu'il est incontournable de dépeupler la planète, non seulement parce que l'animal humain occupe indûment les niches écologiques des autres espèces, mais parce qu'il y va de notre propre avenir.
Deux citations de personnalités, je crois, au-dessus de tout soupçon "éco-fascistes"...
« Nous périrons sous les berceaux. Nous sommes le Cancer de la Terre ; la pullulation de l'espèce humaine est responsable d'une pollution ingérable par la nature. Cela est tellement évident qu'on se demande de quel aveuglement sont frappés nos dirigeants. La Nature, dans sa grande sagesse, essaie de nous aider ; les cas de stérilité sans cause apparente s'accroissent - comme d'ailleurs s'accroissent les orphelins et enfants abandonnés et maltraités ! »
Commandant Cousteau (citation extraite du livre de Jacqueline Bousquet et Sylvie Simon : Le réveil de la conscience).
« Un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l’homme, le respect des autres êtres avant l’amour-propre. »Claude Lévi-Strauss
Michel Tarrier